A l'heure où pour la première fois en 10 ans, Carmignac Patrimoine a terminé l'année en négatif, Edouard Carmignac, dans son éditorial du premier trimestre, interpelle directement Mario Draghi, président de la Banque Centrale Européenne. 

« Mes sincères félicitations » débute-t-il. « En l'espace de seulement deux mois, vous avez effacé les hausses de taux malencontreuses de votre prédécesseur, procuré aux banques un accès à un financement sans limite en euros et dollars, et incité les Etats européens à adopter un pacte fiscal de bonne conduite, préalable indispensable au soutien plus marqué de la BCE au marché de la dette souveraine des pays les plus fragiles ».

« Pourtant, vous en conviendrez, les résultats sont à ce jour décevants », continue t il. « Le coût pondéré de la dette de l'ensemble des Etats membres s'est encore accru au cours de ces deux derniers mois (de 4,40 à 4,80%), les banques ont porté leurs dépôts inemployés auprès de la BCE à un niveau sans précédent (proche de 500 milliards) et les perspectives d'activité s'assombrissent dans l'ensemble de la zone ». « La remise en ordre des finances publiques et l'adoption des réformes structurelles prendront des mois, des années à porter leurs fruits et ont un coût immédiat, la chute d'activité, que les marchés ne peuvent financer sans la réassurance d'un prêteur de dernier recours » estime-t-il.

« Aussi, comme je le suggérais il y a trois mois à votre prédécesseur, me semble-t-il impératif que la BCE déclare son intention d'acquérir la dette souveraine de pays en difficulté sans restriction de montant et sans stérilisation de ces interventions ».

« L'heure est grave et appelle une action décisive. Seule la BCE est en mesure d'agir, les élucubrations autour du FESF (Fonds Européen de Stabilité Financière) étant destinées à demeurer des voeux pieux, tant la notation de la plupart des pays européens est fragilisée. Directeur Général du Trésor italien au début des années 90, vous avez gagné le surnom flatteur de Super Mario en assurant l'entrée de l'Italie dans la zone euro. A son tour, l'Europe a besoin aujourd'hui de Super Mario pour réparer la plomberie défaillante de ses finances et assurer la pérennité de l'euro » conclut Edouard Carmignac.


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