L'équipementier automobile allemand avait confirmé la semaine dernière avoir engagé une réflexion sur une réorganisation structurelle afin de s'adapter à la transition de l'industrie automobile vers les voitures électriques et autonomes.

JP Morgan a été mandaté pour étudier les options stratégiques du groupe, y compris une scission de ses activités actuelles, ont dit trois sources au fait des discussions.

Continental et JP Morgan se sont refusés à tout commentaire sur l'implication de la banque d'investissement.

"Nous faisons appel à des expertises externes mais nous n'en sommes qu'au début du processus", a déclaré Elmar Degenhart, le président du directoire de Continental qui s'exprimait au salon automobile de Detroit.

Il a ajouté que des changements structurels pourraient être nécessaires pour que Continental puisse continuer à dégager une croissance supérieure de 4 à 5 points de pourcentage à celle de la production automobile mondiale.

"Nous ne pouvons pas espérer que les structures qui ont garanti le succès et se sont révélées appropriées au cours des 10 dernières années seront encore les bonnes dans 10 ans", a-t-il dit.

Elmar Degenhart a déclaré à Reuters que le groupe disposait de 4 à 5 milliards d'euros pour des acquisitions mais qu'aucune opération de grande envergure n'était prévue cette année.

"Le calendrier est toujours important et les valorisations doivent être dans une fourchette raisonnable" a-t-il ajouté. "Nous ne paierons pas des prix inacceptables, simplement parce que nous avons des liquidités à disposition."

Continental a fait état d'une trésorerie de 5,2 milliards d'euros à fin septembre pour une dette nette de 3,3 milliards d'euros. Le groupe publiera ses résultats annuels 2017 le 8 mars.

Aucun plan spécifique de restructuration n'est arrêté, avait dit la semaine dernière une source proche du dossier.

Des banques d'investissement ont présenté des options dont une scission des activités de production de pneus mais le directeur financier, Wolfgang Schäfer, a exclu une vente des activités de moteurs à combustion.

Continental avait dit il y a un an qu'il examinait ses options stratégiques pour la division Powertain, qui fabrique des systèmes d'injection, en raison de performances inférieures aux attentes.

Il s'est aussi engagé à continuer à développer de nouveaux produits et systèmes pour les voitures à combustion au moins jusqu'en 2025 tout en disant s'attendre à une accélération de la demande de voitures électriques grâce à la baisse continue du coût des batteries.

(avec Andreas Cremer à Detroit, Marc Joanny pour le service français, édité par Véronique Tison)

par Arno Schuetze et Pamela Barbaglia

Valeurs citées dans l'article : Continental, JP Morgan Chase & Company