Dans une décision datée du 24 août et rendue publique lundi, le juge Charles Breyer de San Francisco souligne que "le droit boursier fédéral ne punit pas les entreprises pour leur incapacité à atteindre leurs objectifs", en réponse aux actionnaires reprochant à Tesla de ne pas produire autant de voitures que prévu.

Ce juge a donné aux actionnaires jusqu'au 28 septembre pour modifier leur plainte. Il n'a pas été possible de joindre leur avocat dans l'immédiat.

Ce dossier est distinct des enquêtes engagées à la suite de l'annonce le 7 août par Elon Musk d'un projet de retrait de Tesla de la cote. Cette opération, dont le financement était assuré selon Elon Musk, a été abandonnée vendredi soir.

Tesla a officiellement lancé la Model 3 en juillet 2017. Ce véhicule censé s'adresser à une large clientèle a attiré plus de 500.000 commandes.

Les plaignants accusent cependant Elon Musk d'avoir su que Tesla était "terriblement mal préparé" pour atteindre son objectif de production de 5.000 Model 3 par semaine. Ils affirment que le cours de Bourse de Tesla a ainsi été artificiellement gonflé jusqu'à ce que le constructeur finisse par revoir à la baisse ses objectifs de production en novembre dernier.

Les espoirs suscités par la Model 3 ont contribué à faire bondir l'action Tesla de 62% durant l'année et demie qui a suivi la présentation de cette nouvelle voiture en mars 2016.

Pour le juge californien, les actionnaires n'ont cependant pas apporté la preuve que Tesla devait se montrer plus clair sur le fait que la production de la Model 3 pourrait être inférieure aux objectifs.

Tesla n'a pas répondu dans l'immédiat aux demandes de Reuters.

(Jonathan Stempel à New York et Alexandria Sage à San Francisco; Bertrand Boucey pour le service français)