La chute des ventes de bouteilles d'eau durant le confinement lié à la pandémie de coronavirus a pesé sur les ventes trimestrielles de Danone , qui a averti jeudi que les coûts issus de la crise sanitaire allaient peser sur sa marge opérationnelle pour le reste de l'année.

Au deuxième trimestre, le groupe agroalimentaire a fait état d'un recul de 5,7% de son chiffre d'affaires en données organiques au deuxième trimestre, un repli bien plus marqué que la baisse de 3,3% anticipée par les analystes.

Les revenus du groupe agroalimentaire, qui avaient crû de 3,7% au premier trimestre, ont été impactés par l'expansion de la pandémie de coronavirus dans de nouvelles régions, notamment en Amérique latine, par le déstockage des achats de précaution enregistrés en début d'année et par le plein effet sur le trimestre de la fermeture des circuits hors domicile.

Le pôle Eaux a particulièrement souffert avec un recul de 28% des ventes en données organiques sur la période.

La marge opérationnelle de Danone a aussi reculé à 14% au premier semestre, contre 14,7% il y a un an en raison de coûts supplémentaires de 114 millions d'euros liés directement à la crise sanitaire.

La directrice financière Cécile Cabanis a prévenu que les coûts liés au coronavirus au second semestre seraient similaires à ceux enregistrés sur les six premiers mois de l'année et que la marge serait probablement proche de celle du premier semestre.

A la Bourse de Paris, l'action Danone chutait de -6,1732% à 56,54 euros en début d'après-midi, accusant l'une des plus fortes baisses du CAC 40.

"AMÉLIORATION SÉQUENTIELLE"

Le PDG Emmanuel Faber s'est néanmoins dit confiant dans le fait que "le deuxième trimestre aura été le trimestre le plus difficile de l'année et qu'une amélioration séquentielle sera visible au second semestre".

Mais il a souligné que de nombreuses incertitudes demeuraient sur la fin de l'année, du fait de conditions de déconfinement encore incertaines et du risque d'une seconde vague épidémique.

La crise sanitaire a également bousculé les habitudes de consommation, avec "une polarisation de la dynamique des ventes" à laquelle Danone doit s'adapter, a expliqué Emmanuel Faber, entre les consommateurs prêts à payer pour de l'alimentation saine et ceux qui se tournent davantage vers des produits plus abordables.

Dans ce contexte, Danone a dit n'être pas en mesure de fournir une mise à jour de ses perspectives pour l'année 2020, contrairement à son concurrent Nestlé qui a dévoilé jeudi une prévision de croissance comprise entre 2% et 3% de ses ventes cette année.

La directrice financière Cécile Cabanis s'est dit confiante dans le fait que Danone ressortirait plus fort de la crise actuelle et a dit ne voir aucune raison de ne pas réitérer l'objectif d'atteindre à moyen terme une croissance organique annuelle de 3,5% des ventes.

(Dominique Vidalon et Blandine Hénault, édité par Jean-Michel Bélot et Nicolas Delame)