Danone (-1,96% à 56,12 euros) a creusé ses pertes tout au long de la séance jusqu'à terminer avant-dernier du CAC 40. Hier, sous la pression de deux fonds activistes Artisan (environ 3% du capital) et Bluebell (moins d'1'%) agacés par les performances décevantes du PDG Emmanuel Faber, le conseil d'administration a voté une future dissociation des fonctions de président et de directeur général. Mais le conseil a maintenu Emmanuel Faber a son poste de président. Depuis, les observateurs attendaient sans illusion la réponse des frondeurs à ce compromis.

Si Artisan ménage sa réponse, celle de Bluebell est cinglante. Comme le prévoyait ce matin plusieurs analystes, le fonds londonien en veut plus. Il a exhorté, une fois de plus, le conseil d'éjecter Emmanuel Faber de la présidence et de suspendre le nouveau plan stratégique Local First présenté en octobre par ce dernier.

Certes reconnait le fonds, les annonces vont dans le bon sens, mais sont loin d'être suffisantes. Bluebell souhaite par ailleurs un relèvement de 65 à 70 ans de l'âge limite pour occuper la fonction de président et prône la nomination d'au moins un administrateur indépendant spécialiste des produits de grande consommation pour renforcer le conseil.

Au-delà du maintien d'Emmannuel Faber à la présidence et de la confirmation de Local Fist, Bluebell a d'autres raisons d'être déçu.

Le conseil a en effet nommé Gilles Schnepp, administrateur référent depuis décembre, au poste de vice-président. Or, le fonds voulait au contraire que l'ancien patron de Legrand devienne président. Qui plus est, il devra partager la vice-présidence avec Cécile Cabanis, l'ancienne directrice financière d'Emmanuel Faber.

En outre, Gilles Schnepp abandonne son poste d'administrateur référent, un contre-pouvoir face au PDG, à Jean-Michel Severino, très proche d'Emmanuel Faber.

Frustrés, les fonds pourraient menacer le conseil d'une salve de résolutions à l'assemblée générale du 29 avril où sept membres sur seize seront dans la balance. La bataille ne fait que commencer.