SEOUL, 7 janvier (Reuters) - L'ancien gouverneur du Nouveau-Mexique Bill Richardson et le président exécutif de Google, Eric Schmidt, ont entamé lundi une visite en Corée du Nord qui pourrait notamment viser à obtenir la libération d'un ressortissant américain arrêté récemment.

Selon la chaîne de télévision sud-coréenne MBC, la fille d'Eric Schmidt et un autre dirigeant de Google, Jared Cohen, font également partie du voyage. Ils sont arrivés à Pyongyang en provenance de Pékin, rapporte l'agence nord-coréenne KCNA.

La mission, qualifiée de "visite humanitaire privée", a été critiquée par la Maison blanche car elle survient à un moment de tension entre Washington et Pyongyang, après le tir réussi d'une fusée par la Corée du Nord le 12 décembre.

Bill Richardson, un démocrate, ancien représentant des Etats-Unis aux Nations unies, a effectué de nombreux voyages en Corée du Nord. Il a expliqué qu'Eric Schmidt était un ami et qu'il l'accompagnait à titre privé. Le président exécutif de Google n'a pas précisé les raisons de sa visite.

Beaucoup s'attendent à ce que Bill Richardson cherche à obtenir la libération de Kenneth Bae, dont l'arrestation a été annoncée mi-décembre par l'agence de presse sud-coréenne Yonhap.

Agé de 44 ans, Kenneth Bae, qui possède la double nationalité coréenne et américaine, était entré en Corée du Nord le 3 novembre pour une visite de cinq jours et appartient selon CNN à un groupe religieux protestant établi aux Etats-Unis.

A plusieurs reprises dans le passé, la Corée du Nord a obtenu des visites de hauts responsables américains venus chercher la libération de compatriotes emprisonnés par Pyongyang. L'ancien président Bill Clinton s'était ainsi rendu dans le pays communiste en 2009 pour obtenir la libération de deux journalistes.

L'an dernier, Jared Cohen et Eric Schmidt ont rencontré des Nord-Coréens ayant fait défection. Selon certains médias et groupes de réflexion, des responsables du gouvernement nord-coréen se sont rendus en 2011 au siège de Google, information que le géant de l'internet n'a jamais souhaité commenter. (David Chance, Jean-Stéphane Brosse pour le service français, édité par Gilles Trequesser)