Dans une lettre au Premier ministre Edouard Philippe en novembre, 17 députés s'étaient inquiétés d'un risque "pour la préservation du savoir-faire de la base industrielle et technologique de Défense française au moment même où l’on défend le concept d’autonomie stratégique européenne face à l’extraterritorialité du droit américain".

"Latécoère n'est pas seul sur le marché, donc n'est pas à ce point stratégique pour dire que si Latécoère n’est pas à capital français à ce moment-là tout s’écroule", a réagi Eric Trappier jeudi lors des voeux du Groupement des Industries Françaises Aéronautiques et Spatiales (Gifas) qu'il préside. "Il y a un peu de surdimensionnement".

"Le risque souveraineté n'existe pas sur Latécoère, il existe en général. Il faut des règles", a ajouté Eric Trappier le PDG de Dassault. "On a aussi besoin que les fonds internationaux rentrent dans nos entreprises, il n’y a pas d’autre solution."

Spécialisée dans les aérostructures (fuselage, portes), les systèmes d’interconnexion et le câblage, Latécoère a fait l'objet d'une offre publique d'achat en décembre de Searchlight Capital Partners qui a permis au fonds d'investissement américain de porter sa participation dans l'entreprise toulousaine à 65,6% du capital.

(Laurence Frost, version française Marine Pennetier, édité par Jean-Michel Bélot)

Valeurs citées dans l'article : Latécoère, Dassault Aviation