par Andreas Cremer et Georgina Prodhan

BERLIN/FRANCFORT, 27 avril (Reuters) - Ferdinand Piëch, qui a démissionné samedi de toutes ses fonctions au sein de Volkswagen, a causé sa propre perte a trahissant sa promesse de soutenir le président du directoire Martin Winterkorn et en fomentant l'éviction de ce dernier, ont déclaré des sources proches du conseil de surveillance de VW.

C'est la diffusion la semaine dernière d'informations rapportant que Ferdinand Piëch menait campagne auprès de l'actionnariat familial de VW pour remplacer Martin Winterkorn par Matthias Müller, président du directoire de Porsche, qui a scellé la fin de sa présence après plus de deux décennies passées à diriger d'une main de fer l'un des plus grands groupes automobiles du monde. [IDnL5N0XK3S5:]

Excédés, le puissant comité d'entreprise de VW et le Land de Basse-Saxe, un des actionnaires de référence du constructeur, ont réclamé la convocation d'une réunion extraordinaire du conseil de surveillance, la deuxième en à peine une semaine.

"C'est la goutte d'eau qui a fait déborder le vase", a dit à Reuters une source proche des syndicats, qui détiennent la moitié des sièges au conseil de surveillance du constructeur, faisant référence aux tentatives de Ferdinand Piëch de convaincre ses proches de participer à son intrigue.

Samedi, à l'aéroport de Braunschweig, situé à une demi-heure à peine de Wolfsburg, siège historique de VW, le petit-fils de Ferdinand Porsche, l'inventeur de la Coccinelle, a reçu un ultimatum: partir ou subir l'humiliation d'être évincé par un vote du conseil de surveillance.

Ni Ferdinand Piëch ni aucun membre éminent du conseil de surveillance n'a accepter de commenter la démission finalement annoncée par VW et par un comité de membres du conseil de surveillance. (Nicolas Delame pour le service français)