Le groupe, qui réduira encore ses coûts en Europe et poursuivra la reconquête de ses positions dans la nutrition infantile en Chine après le rappel de laits maternisés de l'été dernier, a déclaré jeudi qu'il entendait renouer avec une croissance "forte, durable et rentable" à partir du second semestre 2014.

Il vise une croissance de son chiffre d'affaires comprise entre 4,5% et 5,5% en données comparables, après celle de 4,8% réalisée l'an dernier à 21.298 millions d'euros.

Le numéro un mondial des produits laitiers frais entend aussi stabiliser sa marge opérationnelle (plus ou moins 20 points de base) après l'avoir vu baisser de 81 pdb en 2013, à 13,19%, en ligne néanmoins avec l'objectif révisé en octobre lors de l'avertissement auquel Danone s'est résolu à la suite de la fausse alerte à la toxine botulique lancée en août par un de ses fournisseurs en Asie.

L'affaire, a précisé jeudi Danone, s'est traduite sur l'exercice 2013 par des pertes de chiffre d'affaires et de marge de 370 millions et 306 millions d'euros respectivement, et a coûté 26 points de base de marge opérationnelle.

"MIEUX RÉPARTIR NOS RISQUES"

S'efforçant de rassurer sur ses perspectives en Chine, le groupe a indiqué lors d'une conférence avec des analystes que sa part du marché chinois de la nutrition infantile, à 19% avant la fausse alerte, était actuellement remontée à 14% contre 12% en octobre.

Les stocks de laits maternisés, qui avaient gonflé en raison de la méfiance des consommateurs, sont maintenant revenus à des niveaux normaux, a ajouté Danone.

"Les objectifs que nous nous étions fixés en Chine ont été atteints (...) Les fondamentaux de ce pays restent très bons", a déclaré Franck Riboud, le président-directeur général de Danone.

Dans une interview au quotidien Le Monde, Franck Riboud indique que "Danone pourrait atteindre dans une dizaine d'années un chiffre d'affaires de 35 milliards d'euros. Nous serons alors en mesure de mieux répartir nos risques."

Les analystes de Société générale ont réduit leur objectif de cours de 65 à 53 euros sur le titre Danone, tout en maintenant leur conseil de conserver la valeur, "pour refléter des risques accrus en 2014".

Dans une note, ils relèvent que l'activité en Chine est encore 70% en deçà de son niveau de juillet 2013, avant la fausse alerte, et estiment que "la reprise des produits pour bébés en Chine sera plus lente que ce que nous pensions".

Le cabinet de recherches Liberum écrit de son côté que le rappel de l'an dernier en nutrition infantile "devrait affecter la croissance jusqu'au deuxième trimestre 2014".

En Bourse, l'action Danone est cependant en hausse jeudi, gagnant 1,55% à 51,75 euros vers 15h45 contre un repli de 0,2% pour l'indice CAC 40.

Le titre est soutenu par les spéculations entourant le sort de la division de nutrition médicale de Danone, le plus petit des trois pôles du groupe, que celui-ci pourrait céder selon des sources interrogées par Reuters.

Danone, en présentant ses résultats annuels, n'a rien voulu dire sur ses intentions dans ce dossier.

"Nous avons choisi de ne pas faire de commentaire", a déclaré le directeur financier Pierre-André Terisse.

Des sources ont indiqué à Reuters que la transaction pourrait atteindre près de quatre milliards d'euros, et que l'allemand Fresenius songeait à faire une offre.

Danone propose de verser un dividende stable de 1,45 euro par action au titre de 2013, et offre à ses actionnaires la possibilité de le percevoir en totalité en numéraire ou en action.

Le directeur financier a également précisé que Danone ne prévoyait pas de rachats d'actions à moyen terme.

Edité par Dominique Rodriguez)

par Noëlle Mennella