Danone se donne ainsi deux ans pour simplifier son processus de gestion dans 26 pays européens en privilégiant les départs volontaires et la mobilité interne dans ses services administratifs et d'encadrement, tout en préservant tous ses sites industriels, a expliqué Franck Riboud, le président de Danone.

Au total, 2013 sera une année de transition où les pays émergents, qui ont représenté 60% du chiffre d'affaires du groupe l'an dernier, continueront à croître tandis que l'Europe sera relancée et rénovée, a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse.

"On va redresser l'Europe d'abord en augmentant les volumes, puis le mix et la marge suivra. Il n'est pas question d'abandonner l'Europe", a insisté le PDG.

L'exercice en cours devrait permettre de reconstruire une croissance forte, durable et rentable pour 2014", a de son côté affirmé Pierre-André Térisse, directeur financier.

L'activiste Nelson Pelz, qui détient un pour cent environ du capital de Danone depuis novembre, n'a pas voulu commenter ce plan de restructuration.

Franck Riboud s'est lui aussi refusé à parler de cet actionnaire qui dès son entrée au capital de Danone avait appelé à des réductions de coûts plus drastiques.

"Donnez-nous du temps, on fait notre boulot, on est des industriels et que des industriels", a-t-il dit en guise de message à ses actionnaires.

L'exercice 2012 de Danone s'est finalement avéré meilleur qu'attendu, notamment au quatrième trimestre, ce qui a favorisé un vif rebond à la Bourse

A 15h00, l'action Danone s'inscrivait en tête des hausses de l'indice CAC 40 avec un gain de 4,66% qui portait son cours à 52,5 euros.

DES INQUIÉTUDES LEVÉES

"Le quatrième trimestre 2012 est meilleur qu'attendu et la croissance organique prévue pour 2013 devrait compenser la baisse de marge", commente Pierre Tegner, analyste chez Natixis.

Sous couvert d'anonymat, un autre spécialiste de Danone salue "des résultats de meilleur qualité qu'attendu alors qu'il y avait des inquiétudes sur le quatrième trimestre et sur les objectifs".

Au final, ajoute-t-il, "les performances des produits laitiers frais sont bonnes, et sur l'eau minérale c'est canon".

Pour la première fois de son histoire, Danone a vu en 2012 son chiffre d'affaires dépasser le seuil des 20 milliards d'euros puisqu'il s'est inscrit à 20.869 millions, en hausse de 5,4% en données comparables.

Sur le seul quatrième trimestre, la progression des ventes dans les produits laitiers frais ressort à 1,3% et les Eaux ont fait un bond de 8,5%.

En 2012, plus de 60% des ventes de Danone ont été réalisées hors d'Europe, notamment en Chine, en Russie et aux Etats-Unis.

Mais en Europe, les ventes ont baissé de 3% et le résultat opérationnel réalisé dans cette zone a reculé de plus de 10%.

Danone parie pour 2013 sur une croissance de ses ventes d'au moins 5%, une baisse de sa marge opérationnelle en baisse entre 50 et 30 points et un free cash-flow situé autour de 2 milliards d'euros.

Les effets de la réduction des coûts devraient se faire sentir à la fin 2013 permettant à la baisse de la marge d'être "plus proche des -30 que des -50".

Au titre de 2012, le groupe propose de verser un dividende de 1,45 euro par action, contre 1,39 euro un an plus tôt. Les analystes attendaient 1,46 euro.

Edité par Dominique Rodriguez

par Noëlle Mennella