* Martine Aubry a rencontré le PDG de Kering

* La Redoute a un avenir industriel, dit Kering (Actualisé avec communiqué de Kering)

PARIS, 12 novembre (Reuters) - Le groupe Kering, qui s'apprête à céder La Redoute, choisira un repreneur à même d'assurer la pérennité de l'entreprise de vente par correspondance, a déclaré mardi Martine Aubry à l'issue d'un entretien avec son PDG.

La maire de Lille et des élus du Nord ont rencontré François-Henri Pinault à Paris pour obtenir des assurances sur la préservation de l'emploi à La Redoute, où quelque 700 postes seraient menacés selon les syndicats.

"Nous attendons des éléments concrets", a dit Martine Aubry à la presse, réaffirmant sa vigilance sur un dossier dans lequel le gouvernement s'est invité en demandant que Kering sursoie à toute décision.

Kering déterminera son choix en fonction de la solidité du projet industriel et de son impact sur l'emploi, a ajouté l'ancienne ministre socialiste du Travail.

"Le président Pinault nous a dit clairement : 'La Redoute a un savoir-faire qui permet sa pérennité et son avenir industriel, je choisirai le repreneur en fonction de cette pérennité'", a dit Martine Aubry.

"Un conseil d'administration de Kering se tiendra demain et le groupe devrait se déterminer dans les jours qui viennent", a-t-elle ajouté.

Kering dit vouloir assumer sa responsabilité d'actionnaire. "François-Henri Pinault a réaffirmé fortement que La Redoute a un avenir, et que Kering est déterminé à lui donner toutes ses chances en choisissant le repreneur qui proposera le projet industriel le plus solide pour l'entreprise et le mieux disant pour les salariés", indique le groupe dans un communiqué.

Kering, qui affirme avoir injecté plus de 400 millions d'euros dans La Redoute depuis 2008, est prêt à recapitaliser le groupe avant de le céder. Selon des sources proches du dossier, il pourrait injecter au moins 300 millions d'euros dans l'entreprise.

Selon le groupe, deux repreneurs sont sur les rangs, un acteur industriel et un fonds d'investissement. Le groupe immobilier Altarea-Cogedim et les fonds OpCapita et The Gores Group figurent parmi les noms les plus cités.

Les sommes que Kering entend injecter dans La Redoute doivent servir, selon lui, à couvrir les pertes des prochaines années et financer les mesures de reconversion des salariés.

Kering dit aussi vouloir sécuriser les sommes allouées aux mesures d'accompagnement des salariés. "L'idée d'une fiducie, qui garantit le financement des mesures sociales, fait son chemin", déclarait la semaine dernière Jean-François Palus, directeur général délégué du groupe, à La Voix du Nord.

La Redoute voit son chiffre d'affaires baisser de 10% par an depuis six ans et accumule les pertes depuis 2008. Ses ventes totalisaient 1,1 milliard d'euros l'an dernier, dont 800 millions en France, et sa perte s'élevait à 50 millions d'euros.

La Redoute emploie 2.500 personnes en France, dont 1.300 dans les opérations logistiques et 1.200 au sein de son siège de Roubaix (Nord). Elle employait encore quelque 5.000 salariés en 2008, année d'un plan social qui avait porté sur 672 emplois. (Pascale Denis, avec Sophie Louet, édité par Dominique Rodriguez)