PARIS (Agefi-Dow Jones)--Natixis a annoncé jeudi que son résultat net part du groupe s'était inscrit à 415 millions d'euros au troisième trimestre, en hausse de 16% (retraité de la vente des activités de services financiers spécialisés à sa maison mère au premier trimestre) et supérieur aux 370 millions d'euros attendus par le consensus des analystes interrogés par FactSet.

Le produit net bancaire (PNB) a augmenté de 6% à 2,28 milliard d'euros sur la période, au-dessus des 2,22 milliards du consensus FactSet. Tous les pôles ont enregistré une progression, tirés par la croissance de l'activité de gestion d'actifs et de fortune (+12%, à 945 millions d'euros), suivie par les paiements (+8%), l'assurance (+7%) et la banque de financement et d'investissement (BFI, +3%). "Dans chacun de nos métiers les revenus sont en ligne ou progressent plus vite que nos coûts", a déclaré François Riahi, le directeur général de Natixis, cité dans un communiqué.

Concentré sur sa nouvelle gouvernance et la réorganisation de sa gestion d'actifs, Natixis a abaissé ses objectifs de croissance externe, avec une "réduction du budget 2018-2020 consacré à de potentielles acquisitions d'environ 1 milliard d'euros à environ 800 millions d'euros (dont environ 500 millions d'euros déjà investis)". Cela permet à la banque de porter son objectif de ratio de fonds propres durs CET1 pour 2020 de 11% à 11,2%, tout en maintenant sa politique de dividende inchangée. A fin septembre, le ratio CET1 de Natixis s'élevait à 11,5%.

Malgré l'environnement de taux bas en Europe, le PNB de la gestion d'actifs de Natixis (y compris private equity et Natixis Interépargne) a progressé de 13% au troisième trimestre, à 909 millions d'euros, tiré par l'Europe et notamment les commissions de surperformance du gestionnaire immobilier AEW (pour un tiers) et de H2O (pour les deux tiers), dont les encours sous gestion "s'établissent à environ 28 milliards d'euros contre environ 26 milliards à fin juin grâce à un effet marché positif". Les encours totaux de la gestion d'actifs s'élèvent à 921 milliards d'euros à fin septembre, en hausse de 3% sur le trimestre et de 14% depuis le début de l'année. Les effets de marché et de change ont compensé la décollecte nette de 4 milliards d'euros sur les produits de long terme et de 1 milliard sur les stratégies monétaires.

Réorganisation des risques et de la gestion d'actifs après l'affaire H2O

La banque cotée du groupe mutualiste BPCE a par ailleurs annoncé la nomination d'un nouveau directeur des risques, Olivier Vigneron, venu de JPMorgan, et le renforcement de la gouvernance et des contrôles au sein de son pôle de gestion d'actifs Natixis Investment Managers (NIM), quelques mois après les difficultés de sa boutique de gestion H2O et ses pertes sur des dérivés en Asie fin 2018.

La banque de gros va confier sa direction des risques à Olivier Vigneron le 14 janvier prochain. Il était jusqu'à récemment directeur des risques de JPMorgan pour la région Europe, Moyen-Orient et Afrique. Il remplacera Pierre Debray qui deviendra conseiller de François Riahi. A la tête d'une équipe d'environ 600 personnes, il rejoindra le comité de direction générale de Natixis. La banque crée également un poste de "chief risk officer US" qui supervisera à la fois les activités de gestion d'actifs et de BFI aux Etats-Unis. La fonction est confiée à Stéphane Morin, jusque-là responsable adjoint de la BFI en Amériques.

Contrôle des boutiques de gestion

Après les interrogations sur certains investissements illiquides de H20 et une revue interne de ses pratiques, Natixis souhaite reprendre en main ses affiliés américains et européens de gestion d'actifs. La banque sépare les fonctions risques et compliance (conformité) au sein de la holding NIM et nommera prochainement des directeurs distincts. Les fonctions seront également séparées au sein des 20 boutiques de gestion dont NIM est l'actionnaire majoritaire (ou unique dans le cas d'Ostrum). Natixis a par ailleurs nommé le mois dernier Joseph Pinto, ex-Axa IM, comme chief operating officer de NIM. Son principal affilié, le français Ostrum (ex-Natixis AM), accueille un nouveau directeur général, Philippe Setbon, ancien patron de Groupama AM, comme l'avait révélé NewsManagers (groupe Agefi) le mois dernier. Il remplace Matthieu Duncan, remercié à quelques mois de la fusion des activités de gestion assurantielle d'Ostrum avec celles de La Banque Postale AM.

Pour renforcer la gouvernance de groupe, Natixis a également indiqué que les fonctions de la DRH Anne Lebel étaient élargies à compter de ce jour à la corporate culture. La directrice des opérations et des systèmes d'information, Véronique Sani, va prendre également la responsabilité des chantiers de transformation, en tant que directrice technologie & transformation.

-Amélie Laurin, L'Agefi. ed: ECH

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