PARIS (Reuters) - La Banque centrale européenne (BCE) doit repenser son analyse monétaire, éventuellement en y incluant des indicateurs tels que les actifs des institutions financières et la croissance nominale du produit intérieur brut (PIB), a déclaré mercredi le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau.

L'analyse monétaire est actuellement secondaire par rapport à l'analyse économique dans les décisions du conseil des gouverneurs de la BCE, ce qui amène certains à évoquer son abandon.

François Villeroy de Galhau, membre du conseil des gouverneurs de la BCE, pense au contraire qu'elle pourrait être élargie dans le cadre de la réflexion stratégique engagée par l'institut de Francfort sur ses objectifs et ses méthodes d'analyse.

"Nous devons repenser notre 'deuxième pilier' - l'analyse monétaire actuelle - particulièrement à la lumière des inquiétudes en matière de stabilité financière", a dit le gouverneur de la Banque de France lors d'une conférence en ligne sur le secteur financier.

Parmi les indicateurs du secteur financier, la BCE pourrait ainsi se préoccuper davantage des actifs des institutions financières, y compris non-bancaires, a-t-il ajouté.

La BCE pourrait toutefois aussi se pencher sur d'autres indicateurs économiques tels que la croissance nominale du PIB, souvent utilisée pour évaluer la viabilité de la dette aussi bien publique que privée, a poursuivi François Villeroy de Galhau. L'emploi et la répartition des revenus pourraient aussi être pris en considération.

Le gouverneur de la Banque de France a aussi jugé que la politique monétaire actuelle de la BCE était appropriée mais a déclaré que cette dernière se tenait prête à "agir davantage si nécessaire".

(Leigh Thomas; version française Bertrand Boucey)