PARIS (Agefi-Dow Jones)--Le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, a invité jeudi le gouvernement à accélérer le rythme des réformes pour rattraper un "retard de croissance par rapport à nos voisins européens".

Dans un entretien accordé au quotidien La Croix, le gouverneur a déclaré que "le produit intérieur brut (PIB) devrait croître de 1,6% cette année. C'est supérieur à la croissance moyenne annuelle depuis 2008, et c'est une invitation à poursuivre résolument les réformes engagées. Notre retard de croissance par rapport à nos voisins européens, même s'il tend à diminuer, s'explique encore par notre retard de réformes". La France doit également "amplifier les progrès faits" en matière de réduction des dépenses publiques, a estimé François Villeroy de Galhau.

S'exprimant sur une éventuelle propagation, à la France notamment, des tensions liées au budget italien, le gouverneur a déclaré que "les risques de contagion sont [...] limités et l'euro n'est pas en danger". En outre, les banques françaises "comptent parmi les plus solides d'Europe", selon lui.

Evoquant le Brexit, un autre sujet d'inquiétude pour l'ensemble de l'Union européenne, le banquier central a souligné que "les difficultés britanniques traduisent un fait : le marché unique est comme l'air qu'on respire, on en ressent la valeur au moment où on est menacé d'en être privé". En cas de Brexit sans accord, "les conséquences seraient bien plus pénalisantes pour l'économie outre-Manche que pour la zone euro. Les pouvoirs publics prendraient néanmoins toutes les dispositions, aux plans français et européen, pour protéger juridiquement les entreprises et les ménages", a-t-il précisé.

François Villeroy de Galhau a par ailleurs appelé à un renforcement de la souveraineté économique au sein de la zone euro. "Face à l'affirmation croissante des États-Unis et de la Chine, nous avons besoin de la souveraineté européenne. L'Europe a construit une souveraineté monétaire, grâce à l'euro ; elle a en partie une souveraineté commerciale avec le marché unique et son pouvoir de négociation. Maintenant il faut accroître sa souveraineté économique", a-t-il indiqué.

-Valérie Venck, Agefi-Dow Jones; +33 (0)1 41 27 48 11; vvenck@agefi.fr ed: ECH

Agefi-Dow Jones The financial newswire