FRANCFORT (Reuters) - La Banque centrale européenne (BCE) devrait ramener son taux de dépôt en territoire positif cette année, a estimé vendredi François Villeroy de Galhau, des propos qui indiquent que le membre du Conseil des gouverneurs de l'institution est favorable à au moins trois hausses de taux en 2022.

La BCE a entamé la réduction de son soutien exceptionnel à l'économie mais le niveau record de l'indice des prix à la consommation et la remontée des anticipations d'inflation à long terme incitent de plus en plus de membres de la BCE à préconiser l'arrêt plus rapide des instruments non-conventionnels de politique monétaire.

La BCE devrait dans un premier temps cesser ses achats d'obligations à la fin du mois de juin, puis relever son taux de dépôt lors des "prochaines" réunions de politique monétaire, a déclaré François Villeroy de Galhau, sans préciser de date pour le début de relèvement de taux.

Certains membres de la BCE ont préconisé récemment une hausse de taux en juillet, ce qui a soulevé peu d'opposition de la part des "colombes" de l'institution, suggérant ainsi qu'une augmentation de taux cet été était désormais l'option la plus probable.

"Je préférerais placer le marqueur un peu plus loin: sauf nouveaux chocs imprévus, je penserais qu'il est raisonnable d'être entré en territoire positif d'ici la fin de l'année", a déclaré le gouverneur de la Banque de France lors d'une conférence organisée à Paris.

Un retour en zone positive du taux de dépôt, actuellement à -0,5%, impliquerait au moins trois hausses de taux d'un quart de point d'ici la fin d'année.

La Banque centrale européenne devrait ensuite faire évoluer progressivement son taux nominal vers un niveau "neutre", soit entre 1% et 2%, a ajouté François Villeroy de Galhau.

Le niveau de l'inflation est la principale justification à des hausses de taux, de récentes enquêtes suggérant que les anticipations d'inflation sont "de moins en moins" ancrées autour de l'objectif de 2% de la BCE.

Des hausses de taux pourraient également soutenir l'euro face au dollar, la faiblesse de la monnaie unique favorise l'inflation importée.

"Le niveau de l'euro compte beaucoup pour l'inflation importée", a déclaré François Villeroy de Galhau. "Un euro trop faible irait à l'encontre de notre objectif de stabilité des prix".

(Reportage Balazs Koranyi à Francfort et Marc Angrand à Paris, version française Laetitia Volga, édité par Kate Entringer)