L'action chute de 4,56% à 31,2 euros à 14h27 GMT à la Bourse de Francfort, plus forte baisse du Dax (-0,34%) et l'une des plus fortes de l'indice européen Stoxx 600 (-0,16%).

Le groupe allemand va réduire les coûts et investir pour améliorer la productivité de sa division post-eCommerce-parcels (PeP) pour atteindre son objectif d'un Ebit (bénéfice avant intérêts et impôts) de plus cinq milliards d'euros en 2020.

Pour 2018, il table désormais sur un Ebit de 3,2 milliards d'euros, contre 4,2 milliards auparavant.

Deutsche Post a bénéficié de la croissance rapide des livraisons de colis avec le développement des distributeurs en ligne, notamment Amazon et Zalando, mais les hausses de prix n'ont pas suivi l'augmentation des coûts du transport.

Le groupe a déclaré le mois dernier étudier les moyens de réduire les coûts de sa division PeP après avoir manqué ses objectifs de bénéfice au premier trimestre et muté le patron de PeP, Jürgen Gerdes, dans une autre unité.

AUTOMATISATION ET NUMÉRISATION

"Ces dernières années, nous nous sommes beaucoup concentrés sur la croissance de l'activité colis mais nous n'avons pas suffisamment investi pour augmenter la productivité", a déclaré le président du directoire, Frank Appel, à la presse.

Deutsche Post va consacrer 500 millions d'euros cette année à cette restructuration, pour financer essentiellement des départs en pré-retraite et réduire sa base de coûts.

Frank Appel n'a pas précisé le nombre d'employés qui seraient affectés par ces mesures.

Deutsche Post va également dépenser environ 150 millions d'euros pour améliorer la productivité de la division PeP via l'automatisation et la numérisation.

Le groupe va freiner la hausse des volumes de son activité de colis afin qu'elle soit davantage conforme à la croissance de 5 à 7% du marché. Il espère également pouvoir augmenter les prix lors du renouvellement des contrats avec les entreprises.

Il a déjà revu à la hausse ceux de certaines livraisons à partir de juillet et compte obtenir le feu vert des autorités pour augmenter le prix de l'affranchissement des lettres standard l'année prochaine.

"La principale question est de savoir ce qu'il reste à faire ? Dans quelle mesure ce plan est-il 'cosmétique' et va-t-il réellement s'attaquer aux facteurs de coûts sous-jacents dans l'entreprise?", écrivent les analystes de Bernstein dans une note.

(Claude Chendjou et Catherine Mallebay-Vacqueur pour le service français, édité par Bertrand Boucey)

par Maria Sheahan et Ludwig Burger

Valeurs citées dans l'article : DAX, Stoxx Europe 600, Deutsche Post, Amazon.com, Zalando