PARIS (Agefi-Dow Jones)--Le groupe de transport aérien Air France-KLM a indiqué jeudi anticiper une dégradation de son Ebitda (excédent brut d'exploitation) au premier trimestre 2021 par rapport au quatrième trimestre 2020, après avoir accusé une perte nette de plus de 7 milliards d'euros l'an passé.

"En raison des confinements et des restrictions de voyage toujours en vigueur, le groupe prévoit un premier trimestre 2021 difficile, avec un Ebitda inférieur à celui du quatrième trimestre 2020", qui a été négatif à hauteur de 407 millions d'euros, a indiqué la société franco-néerlandaise.

Air France-KLM anticipe des capacités pour son activité Réseaux passage représentant au premier trimestre environ 40% de celles de la même période de 2019. La société compte augmenter progressivement ses capacités jusqu'à l'été et attend une reprise du trafic au cours des deuxième et troisième trimestres 2021 grâce aux campagnes de vaccination.

A plus long terme, Air France-KLM a expliqué qu'une fois ses capacités revenues à leur niveau de 2019, les réductions d'effectifs prévues par le groupe - plus de 14.000 équivalents temps plein au total - contribueront à une baisse du coût unitaire comprise entre 8% et 10%. La société a également indiqué viser un flux de trésorerie libre d'exploitation ajusté positif en 2023 ainsi qu'une marge opérationnelle comprise entre 7% et 8% "à moyen terme". Le groupe ne se fixe ainsi plus d'échéance précise pour ce second objectif alors qu'il tablait précédemment sur 2025.

Perte d'exploitation de 4,5 milliards d'euros en 2020

L'entreprise a livré ces projections alors que ses résultats annuels se sont effondrés, Air France-KLM ayant été touché de plein fouet par les restrictions sur les voyages qui ont notamment immobilisé la quasi-totalité de sa flotte au printemps.

La société franco-néerlandaise a accusé en 2020 une perte nette de 7,1 milliards d'euros, à comparer à un bénéfice de 290 millions d'euros en 2019. Cette perte inclut des charges exceptionnelles de plus de 2 milliards d'euros, notamment une provision de 822 millions d'euros pour des coûts de restructuration.

La perte d'exploitation s'est inscrite à 4,5 milliards d'euros l'année dernière, à comparer à un bénéfice d'exploitation de 1,1 milliard d'euros en 2019. Le chiffre d'affaires annuel a chuté de 59%, à 11,1 milliards d'euros.

Sur le seul quatrième trimestre, les revenus ont baissé de 64%, à 2,4 milliards d'euros. La perte d'exploitation s'est établie à 1,1 milliard d'euros, tandis que la perte nette a atteint 1 milliard d'euros. Selon un consensus disponible sur le site internet de l'entreprise, les analystes anticipaient en moyenne, pour le quatrième trimestre, une perte d'exploitation de 1,25 milliard d'euros et une perte nette de 1,28 milliard d'euros.

Discussions avec Bruxelles sur la recapitalisation

Le groupe a indiqué disposer de 9,8 milliards d'euros de liquidités ou lignes de crédit à fin décembre. Ce montant "nous permet de voir avec un peu de tranquillité l'année qui s'ouvre", a souligné Frédéric Gagey, le directeur général adjoint en charge des finances, au cours d'une conférence téléphonique.

Lourdement endetté, Air France-KLM travaille désormais sur des solutions pour renforcer ses fonds propres et revigorer son bilan, avec le soutien des Etats français et néerlandais, actionnaires à hauteur de 14,3% et 14% respectivement. La société a indiqué attendre des progrès sur ce sujet "dans les semaines à venir". Frédéric Gagey a expliqué qu'il y avait "toujours des discussions sur les outils" à utiliser pour cette recapitalisation ainsi que sur la manière de mettre en oeuvre ces mêmes outils.

Des échanges ont également lieu avec la Commission européenne au sujet des possibles "remèdes", soit des contreparties liées à cette recapitalisation. Bruxelles pourrait demander au groupe de céder des créneaux aéroportuaires, comme elle l'avait exigé pour sa concurrente allemande Lufthansa.

"Le nombre de 'slots' [créneaux, ndlr] fait partie des négociations" avec Bruxelles, a déclaré Frédéric Gagey. "Mais d'autres paramètres peuvent légitimement faire l'objet d'une discussion 'franche' avec la Commission", a-t-il ajouté. "Il n'y a pas de point de blocage [sur ces discussions avec la Commission] mais il faut arriver à un point d'équilibre entre les différentes parties", a poursuivi le dirigeant.

-Julien Marion, Agefi-Dow Jones; +33 (0)1 41 27 47 94; jmarion@agefi.fr ed: VLV

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February 18, 2021 01:18 ET (06:18 GMT)