WASHINGTON, 12 mars (Reuters) - Plusieurs conseillers du président américain Donald Trump ont mis en cause dimanche la crédibilité du Congressional Budget Office (CBO), une instance non-partisane du Congrès chargée d'analyser le coût du projet destiné à remplacer l'Obamacare.

Le CBO fournit des estimations officielles sur l'impact budgétaire des projets de loi et doit publier dans les prochains jours, peut-être dès lundi, un rapport sur la proposition législative présentée en début de semaine par les dirigeants républicains de la Chambre des représentants.

Le rapport pourrait attiser le débat déjà vif au Congrès sur les conséquences de l'abrogation et du remplacement de l'Obamacare, la réforme de l'assurance santé de Barack Obama.

Le projet républicain, critiqué pour des raisons divergentes par l'opposition démocrate et par de nombreux conservateurs, pourrait prendre un peu plus de plomb dans l'aile si le CBO conclut que la nouvelle loi réduira le nombre d'Américains munis d'une couverture maladie ou qu'il creusera le déficit budgétaire.

Dans une série d'interviews télévisées dimanche, le directeur du budget et le premier conseiller économique de la Maison blanche, Mick Mulvaney et Gary Cohn, sont passés à l'offensive contre le CBO.

"J'adore les gars du CBO, ils travaillent très dur, c'est un fait, mais on leur demande parfois de faire des choses dont ils ne sont pas capables et estimer l'impact d'un projet de loi de cette ampleur n'est probablement pas la meilleure façon d'employer leur temps", a déclaré Mulvaney sur ABC.

Sur Fox News, Gary Cohn a quant à lui accusé le CBO d'avoir largement surestimé le nombre de personnes effectivement couvertes grâce à l'Obamacare.

Ces critiques de l'administration Trump contre le CBO sont inhabituelles, cette instance étant considérée comme neutre par les partis démocrate et républicain. L'actuel directeur du CBO, Keith Hall, a été nommé en 2015 par les républicains.

Votée en 2010, l'Affordable Care Act, plus connue sous le nom d'Obamacare car l'ancien président américain en avait fait une réforme emblématique de son premier mandat, a fourni à une assurance santé à 20 millions d'Américains qui en étaient dépourvus.

L'agence de notation Standard & Poor's a estimé que 6 à 10 millions d'Américains devraient perdre leur assurance santé en cas d'adoption du projet républicain. (Jean-Stéphane Brosse pour le service français)