Pour l'exercice fiscal 2017-2018, clos le 30 septembre, le groupe anticipe désormais un bénéfice d'exploitation ajusté d'environ 1,8 milliard d'euros, contre une fourchette de prévision allant de 1,8 à 2,0 milliards d'euros précédemment.

"Les principaux facteurs négatifs sont des coûts totaux plus élevés que prévu, notamment pour un projet maritime en Turquie, une usine de ciment en Arabie saoudite et une centrale à biocombustibles en Australie, précise Thyssenkrupp dans un communiqué.

La génération de trésorerie avant fusions et acquisitions pour l'ensemble de l'année devrait être négative, alors que le groupe attendait jusqu'ici un chiffre positif.

Thyssenkrupp, dont les activités vont de la sidérurgie à la construction navale en passant par le développement de sites industriels, ajoute toutefois anticiper une amélioration significative de son bénéfice net annuel, ressorti à 271 millions d'euros en 2016-2017.

Le 15 mai, le groupe avait abaissé certains objectifs, citant alors la vigueur de l'euro et du renchérissement des matières premières, des annonces qui avaient entraîné un plongeon de 6,45% de l'action Thyssenkrupp ce jour-là.

Au cours de clôture de mardi de 22,82 euros, le titre est en repli de 5,76% depuis le début de l'année, contre une hausse de 3,75% de l'indice regroupant les valeurs industrielles européennes sur la période.

Heinrich Hiesinger a démissionné début juillet de son poste de président du directoire de Thyssenkrupp face aux pressions d'investisseurs activistes exigeant une simplification radicale du groupe, voire un démantèlement.

Une semaine après, le président du conseil de surveillance Ulrich Lehner a fait de même, disant alors qu'il n'était plus en mesure de protéger les intérêts des salariés et des actionnaires.

Ulrich Lehner et Heinrich Hiesinger ont mené de longues négociations qui ont abouti à un accord historique sur la création d'une coentreprise avec le sidérurgiste indien Tata Steel conclu le 30 juin, mais les fonds activistes réclament de nouvelles mesures de restructuration en profondeur afin de doper la performance des différentes activités du groupe.

(Ludwig Burger, Benoit Van Overstraeten pour le service français)