L'opération, conclue samedi à l'issue de deux ans de négociations, crée un nouvel ensemble baptisé Thyssenkrupp Tata Steel, qui sera le deuxième sidérurgiste européen derrière ArcelorMittal avec un chiffre d'affaires annuel de 17 milliards d'euros.

En amont de la présentation d'un plan stratégique au conseil de surveillance la semaine prochaine, Heinrich Hiesinger a déclaré au quotidien régional allemand Westdeutsche Allgemeine Zeitung que la restructuration de Thyssenkrupp n'était pas achevée.

"Notre travail n'est jamais terminé et notre chemin est très clair", a-t-il déclaré. "Thyssenkrupp deviendra un groupe industriel et de services solide."

Les fonds activistes Cevian et Elliott plaident depuis des mois en faveur d'une simplification de la structure du groupe allemand.

Dans le cadre de l'accord avec Tata Steel, Thyssenkrupp décidera seul de l'opportunité ou non d'introduire en Bourse (IPO) Thyssenkrupp Tata Steel et le groupe allemand obtiendrait dans ce cas 55% du produit de la vente.

Heinrich Hiesinger n'a donné aucun calendrier sur une éventuelle IPO, rappelant que les deux partenaires se sont engagés à conserver une majorité du capital de la coentreprise pendant six ans.

Il a également refusé de détailler les projets à venir, se contentant de déclarer qu'il donnerait un "aperçu stratégique plus net".

Thyssenkrupp pourrait décider de se séparer de sa division Materials Services, la plus importante par le chiffre d'affaires, et de certaines activités de construction navale.

Le conseil de surveillance pourrait prendre une décision sur le sujet lors de sa prochaine réunion, a dit une source.

Heinrich Hiesinger rejette les critiques de certains investisseurs qui lui reprochent sa lenteur dans la réorganisation du conglomérat allemand, lequel emploie 160.000 personnes.

"Nous avons mis en oeuvre un changement total de culture", a-t-il dit au Westdeutsche Allgemeine Zeitung. "Nous avons réduit de manière substantielle l'endettement de l'entreprise et amélioré de manière significative sa situation en termes de bénéfice."

(Douglas Busvine; Claude Chendjou pour le service français, édité par Bertrand Boucey)

Valeurs citées dans l'article : Tata Steel, ArcelorMittal