Le gouvernement allemand s'est entretenu lundi avec le milliardaire Heinz Hermann Thiele, premier actionnaire de Lufthansa, pour le convaincre d'accepter les termes du plan de sauvetage de 9 milliards d'euros de la compagnie aérienne.

Le ministre allemand des Finances Olaf Scholz s'est dit confiant de voir les investisseurs approuver le projet à l'issue de sa rencontre avec Thiele, qui possède 15,5% du capital du groupe et qui a menacé d'opposer son veto au plan jeudi, lors de l'assemblée générale des actionnaires.

Olaf Scholz a déclaré que la proposition qui sera soumise aux actionnaires a été "mûrement réfléchie" dans les négociations avec Lufthansa et l'Union européenne.

"Cela sera pris en compte, je pense, par les actionnaires", a-t-il ajouté.

L'action Lufthansa, qui a perdu jusqu'à près de 9% en séance à Francfort, a effacé une partie de ses pertes après ces déclarations, clôturant sur une baisse de 3,2% pour sa dernière journée de cotation au sein de l'indice DAX.

Heinz Hermann Thiele conteste le plan de sauvetage qui accorderait à Berlin une participation directe de 20% au capital de la compagnie aérienne, ainsi que deux sièges au conseil de surveillance. Le milliardaire a proposé comme alternative une participation indirecte via la banque publique allemande KfW.

Lufthansa a prévenu que le rejet du plan lors de l'assemblée du 25 juin le contraindrait à se placer sous le régime de la protection contre les créanciers.

(Ilona Wissenbach et Holger Hansen ; version française Jean-Stéphane Brosse)