LONDRES (Reuters) - Le fonds activiste Bluebell Capital Partners a appelé le groupe de chimie belge Solvay à remplacer sa directrice générale Ilham Kadri, lui reprochant de ne pas avoir mis fin au rejet en mer de "déchets chimiques" d'une usine italienne.

Cette action s'inscrit dans le cadre de la campagne "One-Share" de Bluebell visant à faire évoluer les entreprises qui ne respectent pas les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG).

Elle fait partie également d'une tendance croissante des fonds activistes à cibler les entreprises sur la prise en compte des critères ESG.

Contrairement à la récente tentative réussie de Bluebell d'évincer le patron du groupe alimentaire français Danone, dont il a tiré profit, la campagne à l'encontre de Solvay a d'abord pour objectif de créer un mouvement qui sera relayé par d'autres investisseurs.

Bluebell a commencé à s'intéresser à Solvay en septembre 2020 en raison des dommages causés, selon le fonds, par le rejet dans la mer de soude provenant de l'usine Solvay à Rosignano.

Le fonds estime que la directrice générale du groupe a été dans un "déni total" de l'impact environnemental et social de ces rejets. Le président de Solvay, Nicolas Boël, a répondu dans un communiqué que Ilham Kadri avait le "soutien total" du conseil d'administration. "Depuis sa nomination en 2019, elle a pris des mesures décisives pour façonner la stratégie de l'entreprise et aligner son portefeuille sur les puissantes tendances en matière de durabilité, tout en mettant en oeuvre un nouveau programme de durabilité ambitieux, Solvay One Planet. En conséquence, Solvay respecte son engagement à créer de la valeur pour les actionnaires, les clients et toutes les parties prenantes", a-t-il dit.

(Reportage Valentina Za et Simon Jessop, version française Diana Mandiá, édité par Jean-Michel Bélot)

par Valentina Za et Simon Jessop