(Actualisation: propos de la directrice générale sur les fusions et acquisitions, précisions sur les dépenses d'investissement et sur le développement géographique du groupe, détails sur les perspectives du nucléaire en Belgique)

PARIS (Agefi-Dow Jones)--Le fournisseur de gaz et d'électricité Engie a annoncé jeudi un nouveau plan stratégique sur trois ans, après des résultats en 2018 conformes à ses objectifs mais lestés par les retards de redémarrage d'unités nucléaires en Belgique.

Après un plan 2016-2018 axé sur un repositionnement stratégique du groupe, le nouveau plan 2019-2021 vise à poursuivre le développement des activités bas carbone et des énergies renouvelables et à recentrer l'offre sur une solution client intégrée.

En 2018, le résultat net récurrent, qui exclut les éléments exceptionnels, s'est inscrit à 2,5 milliards d'euros, soit une variation brute de 10,1% et une croissance organique de 17,3%. Engie s'attendait à un résultat net récurrent part du groupe dans le bas d'une fourchette allant de 2,45 milliards à 2,65 milliards d'euros.

Le groupe a dégagé un bénéfice net de 1 milliard d'euros, contre 1,3 milliard d'euros un an plus tôt, selon des données retraitées en raison du classement des activités GNL midstream et upstream en "activités non poursuivies" à compter de mars 2018 et de l'application des nouvelles normes IFRS 9 et IFRS 15.

L'excédent brut d'exploitation (Ebitda) du groupe s'est inscrit à 9,2 milliards d'euros, en hausse brute de 0,4% et en croissance organique de 4,7% sur un an.

Les indisponibilités nucléaires en Belgique ont eu un impact négatif de 700 millions d'euros sur l'Ebitda du groupe, a précisé la directrice financière du groupe, Judith Hartmann, au cours d'une conférence téléphonique.

Dans le même temps, le chiffre d'affaires a progressé de 1,7% sur un an en données brutes ainsi qu'en organique, à 60,6 milliards d'euros.

Selon un consensus réalisé par FactSet, les analystes tablaient en moyenne sur un résultat net récurrent de 2,38 milliards d'euros, sur un Ebitda de 9,21 milliards d'euros et sur un chiffre d'affaires de 62,77 milliards d'euros sur cette période.

A la fin 2018, le ratio dette nette sur excédent brut d'exploitation ressortait à 2,3 fois, contre un objectif inférieur ou égal à 2,5 fois fourni par le groupe. La dette nette financière a atteint 22,1 milliards d'euros, soit une baisse de 1,4 milliard d'euros par rapport à fin décembre 2017.

Conformément à ses objectifs, le groupe proposera à son assemblée générale le paiement, en numéraire, d'un dividende de 0,75 euro par action au titre de l'exercice 2018, après un dividende de 0,70 euro au titre de l'exercice 2017.

Engie a ajouté qu'à compter de 2020, le dividende annuel serait versé en une seule fois, à l'issue de l'assemblée générale approuvant les comptes annuels. Dans ce contexte, Engie soumettra à l'approbation de ses actionnaires lors de son assemblée générale du 17 mai prochain "un dividende exceptionnel de 0,37 euro par action, ce qui portera la distribution totale décidée par cette assemblée générale à 1,12 euro par action".

Une croissance "plus rapide" sur la période 2019-2021

Pour 2019, Engie prévoit un résultat net récurrent part du groupe compris entre 2,5 milliards et 2,7 milliards d'euros. "Cet objectif repose sur une fourchette indicative d'Ebitda de 9,9 à 10,3 milliards d'euros, après application de la norme IFRS 16", a précisé Engie.

Sur la période 2019-2021, Engie vise une croissance annuelle "plus rapide", a indiqué la directrice générale du groupe, Isabelle Kocher, au cours d'une conférence téléphonique. Le groupe prévoit une hausse annuelle de son résultat net récurrent de l'ordre de 7% à 9%.

Le groupe prévoit par ailleurs de procéder à des dépenses d'investissement de croissance de l'ordre de 11 milliards à 12 milliards d'euros, dont 4 à 5 milliards d'euros pour les solutions clients et 2,3 à 2,8 milliards d'euros pour les énergies renouvelables afin de financer une hausse d'envrion 9 gigawatts de ses capacités.

Une partie des dépenses de croissance sera également allouée à de petites acquisitions ciblées, a précisé Engie. Lors d'une présentation aux analystes, Isabelle Kocher s'est dite "très prudente" vis-à-vis des grosses opérations de fusion et acquisitions.

Les dépenses cumulées du groupe devraient atteindre environ 20 milliards d'euros sur la période 2019-2021, dont 60% seront dédiés aux investissements de croissance.

Le groupe prévoit également de céder pour environ 6 milliards d'actifs entre 2019 et 2021.

Le plan d'Engie comprend également un volet performance visant à dégager 800 millions d'euros d'économies.

Dans le cadre de son programme, Engie a identifié 20 pays et 30 zones urbaines de marchés en développement comme régions de croissance prioritaires. Dans le même temps, le groupe a prévu de quitter 20 pays.

Le taux de disponibilité du nucléaire belge a été "très faible en 2018 (52%)", mais Engie s'attend à ce qu'il atteigne 78% en 2019, puis 79% en 2020, et 93% en 2021.

Dans le cadre de la sortie du nucléaire décidée par la Belgique, Engie enclenchera la fermeture des réacteurs Doel 3 et Tihange 2 en 2022-2023, et des réacteurs Doel 1, Doel 2 et Tihange 1 en 2025. Le gouvernement belge avait décidé en 2015 de prolonger de dix ans l'activité de Doel 1 et 2, et en 2013 de prolonger l'activité de Tihange 1.

Au-delà de 2025, l'activité des réacteurs Doel 4 et Tihange 3 "pourrait être prolongée" mais la décision sur les options pour le nucléaire en Belgique revient aux autorités du pays, a relevé Engie.

-Alice Doré, Agefi-Dow Jones; +33 1 41 27 47 90; adore@agefi.fr ed: VLV

COMMUNIQUES FINANCIERS D'ENGIE:

http://www.engie.com/journalistes/communiques-de-presse/

Agefi-Dow Jones The financial newswire