Le groupe énergétique français a précisé dans un communiqué que la désignation de Jean-Pierre Clamadieu comme administrateur serait proposée lors de l'assemblée générale du groupe du 18 mai avant sa nomination, sous réserve d'un vote favorable des actionnaires, au poste de président du conseil.

L'Etat français, qui détient 24,1% du capital après avoir réduit sa participation dans le groupe à deux reprises en 2017, va en outre remettre à la disposition du conseil d'Engie un de ses cinq postes d'administrateurs, le choix d'un nouvel administrateur indépendant devant intervenir le 7 mars.

Engie avait confirmé début février que sa direction resterait bicéphale et qu'il cherchait donc un successeur à Gérard Mestrallet pour le remplacer à la fin de son mandat, le 18 mai, et former un nouveau tandem avec sa directrice générale Isabelle Kocher.

Jean-Pierre Clamadieu, 59 ans, est président du comité exécutif de Solvay depuis 2012. Il avait été reçu lundi par Bruno Le Maire, qui avait fait connaître le soutien de l'Etat à sa candidature.

Solvay a de son côté indiqué mardi que Jean-Pierre Clamadieu continuerait à assurer son rôle de dirigeant exécutif et resterait "pleinement mobilisé sur la mise en oeuvre des priorités stratégiques" du groupe belge pendant une phase de transition devant s'achever d'ici à la fin de l'année, le temps de lui trouver un remplaçant.

Après avoir débuté sa carrière au ministère de l'Industrie, Jean-Pierre Clamadieu a rejoint Rhône-Poulenc en 1993 avant d'occuper différents postes de direction de sa branche chimie, devenue Rhodia, dont il a été nommé PDG en 2008 avant d'en assurer le redressement et de fusionner la société avec le groupe Solvay en 2011.

Son entente avec Isabelle Kocher sera surveillée de près alors que la directrice générale, selon une source proche du conseil d'Engie, souhaitait obtenir également la présidence du groupe après deux ans de rumeurs et de tensions avec Gérard Mestrallet.

La nomination de Jean-Pierre Clamadieu pourrait cependant faciliter certains projets d'Engie en Belgique, le groupe cherchant en particulier à ouvrir le capital des deux centrales nucléaires qu'il exploite dans le pays à travers sa filiale Electrabel.

Seule femme directrice générale d'une entreprise du CAC 40, Isabelle Kocher a axé la stratégie d'Engie sur les renouvelables, les réseaux et les services, vendant au passage pour près de 15 milliards d'euros d'activités liées aux énergies fossiles. Son mandat s'achève dans deux ans.

Le conseil d'Engie a en outre décidé de nommer Gérard Mestrallet président d'honneur "en reconnaissance des 23 années qu'il a consacrées à la construction du groupe".

(Benjamin Mallet, édité par Dominique Rodriguez)

Valeurs citées dans l'article : Engie, Electricité de France, Solvay