Dans le cadre de son plan stratégique 2016-2018, Engie met l'accent sur la production d'électricité renouvelable, les réseaux, ainsi que le développement de nouvelles offres décentralisées, le groupe réduisant dans le même temps son exposition aux prix des matières premières et de l'énergie.

"2018 sera pour Engie l'occasion de creuser encore l'écart (et) d'accélérer son rythme de conquête", a déclaré Isabelle Kocher lors d'une présentation des vœux du groupe à la presse.

"L'année 2018 verra une accélération de la croissance de nos métiers", a-t-elle ajouté. "Notre 'guidance' pour 2017 repose sur une croissance des métiers (prioritaires) d'à peu près 5%, ce qui est dans le monde d'aujourd'hui (...) beaucoup et, au cours de l'année 2018, notre ambition est évidemment de continuer d'avancer à des rythmes très élevés."

Isabelle Kocher a également indiqué que le groupe avait d'ores-et-déjà réalisé 90% de son plan de cessions de 15 milliards d'euros sur trois ans et sécurisé un peu plus de 90% également de son programme d'investissements dans de nouveaux métiers - lui aussi de 15 milliards.

Elle en outre estimé que cette année serait "décisive sur le plan de l'accélération des partenariats et sur la prise d'ampleur de ces partenariats", citant l'entrée d'Engie au capital du spécialiste de la pile à combustible Symbio FCell, en 2016, le domaine de la mobilité ou encore celui de la production d'électricité solaire sur sites, notamment en Afrique.

Alors que la question de la gouvernance d'Engie se pose avec la fin de mandat du président du conseil d'administration Gérard Mestrallet, en mai, la dirigeante n'a pas souhaité s'exprimer sur le sujet.

"Tant que le processus n'est pas arrivé à son terme et tant qu'aucune décision n'a été annoncée par le conseil d'administration, je ne ferai aucun commentaire", a-t-elle dit.

ENGIE PRÊT À "TOUS LES SCÉNARIOS" SUR LA PART DE L'ETAT

Le quotidien Les Echos rapportait fin 2017 qu'Engie devrait décider de nommer un nouveau président du conseil d'administration et donc de ne pas réunir la présidence et la direction générale, ce qui serait un revers pour Isabelle Kocher dans la mesure où celle-ci "souhaite cumuler les deux fonctions (...) et fait campagne en ce sens".

La Lettre de l'Expansion a de son côté écrit lundi que Gérard Mestrallet "verrait bien (l'ancienne ministre de l'Environnement et de l'Energie) Ségolène Royal lui succéder" à la présidence non-exécutive.

Interrogée sur l'éventualité d'une nouvelle réduction de la participation de l'Etat au capital d'Engie, Isabelle Kocher a en outre redit qu'elle préparait le groupe "à tous les scénarios".

Engie est régulièrement cité parmi les cessions potentielles de titres détenus par l'Etat français, qui doivent permettre d'alimenter un fonds de 10 milliards d'euros pour financer des investissements dans des secteurs innovants.

Une loi serait toutefois nécessaire pour autoriser l'Etat actionnaire à passer sous le seuil du tiers des droits de vote du groupe.

L'Etat, qui avait déjà cédé 4,1% du capital d'Engie début 2017, a placé à nouveau 4,1% du capital début septembre pour 1,53 milliard d'euros, ramenant sa participation dans le groupe à 24,1%, un niveau "calibré" pour lui permettre une détention de plus du tiers des droits de vote à l'issue du délai prévu actuellement par la loi.

Isabelle Kocher a également confirmé que le rachat des gazoducs du brésilien Petrobras faisait partie "des champs de développement possibles" d'Engie.

(Benjamin Mallet, édité par Gilles Guillaume)

Valeurs citées dans l'article : Michelin, Engie, Petroleo Brasileiro SA Petrobras