Joaquim Rivero conteste toute mise en examen
Publié le 20/05/2010 à 10:00
"Je ne suis pas inculpé". C'est serein que l'ancien PDG de la société immobilière Gecina s'est exprimé aux Echos lundi. Joaquim Rivero a démenti toute mise en examen. L'association de défense des actionnaires minoritaires a pourtant porté plainte contre X suite à une transaction que Joaquim Rivero a menée lorsqu'il était encore PDG de Gecina. Une transaction qui aurait engendré 183 millions d'euros de dépréciations dans les comptes de l'entreprise.
Cette transaction a eu lieu lorsque Joaquim Rivero était encore PDG de Gecina. Jusque là, rien d'anormal. Sauf, que cette transaction a conduit à des dépréciations dans les comptes de Gecina et que l'actionnaire principal de Bami est... Joaquim Rivero lui-même. Les actionnaires minoritaires pointent du doigt la mauvaise gestion de l'ancien PDG.
"Je suis tranquille sur ma conduite au sein de la société"
Joaquim Rivero clarifie la situation. Tout d'abord, l'association de défense des actionnaires minoritaires de Colette Neuville, l'Adam, porte plainte contre X. Il ne s'agit donc pas "d'une plainte contre lui, ni contre Gecina". Ensuite, il spécifie que cette plainte n'a pas entrainé de mise en examen. Il affirme avoir répondu aux questions du juge Van Ruymbeke, "rien de plus".
Pour sa défense, Rivero affirme que l'acquisition de Bami a été approuvée par le conseil d'administration du groupe. Mais cette validation n'a aucune valeur pour l'Adam. En mai 2010, les actionnaires de Gecina ont rejeté à 83,4% la résolution validant l'acquisition d'une participation de 49% dans la société immobilière espagnole Bami.
Et quand le journaliste évoque la dépréciation de 183 millions d'euros liée à l'acquisition de Bami, Joaquim Rivero accuse la crise du marché immobilier, certifiant que "cela est arrivé à tout le monde dans l'immobilier et dans tous les pays".
Autre sujet de polémique, la nomination d'Helena Rivero, fille de Joaquim, au poste d'administrateur indépendant. L'Adam s'y oppose. Joaquim Rivero répond à ces accusations de cooptation en arguant que cette nomination a été ratifiée par l'assemblée générale. Il précise qu'"elle a reçu l'aval de 98,3% des votants".
Vers une sortie de crise ?
L'ancien PDG de la foncière française martèle durant l'interview qu'il n'est plus désormais qu'un actionnaire, à hauteur de 16% de Gecina, et qu'il espère simplement que "la société fonctionne". En tant qu'investisseur financier, il ne compte pas vendre ses actifs dans l'immédiat et se donne cinq ans pour réfléchir.
Il se dit prêt à collaborer avec la nouvelle équipe, tout en marquant son désaccord avec la stratégie adoptée par les nouveaux dirigeants. Celle-ci, basée sur le marché français, "est l'inverse de la sienne" qui ambitionnait de faire de Gecina l'une des plus importantes sociétés foncières d'Europe continentale.