Au mois de mai dernier, Yahoo!, qui détient 40% du site de e-commerce Alibaba, annonçait que le portail chinois avait revendu sans son consentement sa filiale Alipay, spécialisée dans le paiement électronique. Jack Ma, patron d’Alibaba, avait transféré cette société vers l’une de ses autres compagnies, sous-prétexte de vouloir se conformer à la politique de la Banque populaire de Chine, qui impose des restrictions aux propriétaires d’un service de paiement étranger.

Or, Yahoo! considérait Alipay comme un des atouts majeurs de sa participation dans Alibaba, valorisée un milliard de dollars, alors que le portail chinois n’aurait revendu sa filiale de paiement en ligne que 46 millions. Du coup, le titre Yahoo! a décroché et les principaux actionnaires du moteur de recherche américain ont tiré le signal d’alarme.

Jack Ma, propriétaire d’Alibaba Group, s’était à l’époque vigoureusement défendu d’avoir agi à l’insu des actionnaires étrangers, expliquant que ces derniers savaient bien qu’il était indispensable d’Alipay passe sous capitaux chinois afin d’obtenir une licence, accordée au compte-gouttes par Pékin.

Un accord qui vaut de l’or pour Carol Bartz
Aujourd’hui, ce contentieux semble réglé. L’accord permet qu’Alibaba « soit correctement rémunéré pour la valeur d’Alipay », ont annoncé les acteurs de ce dossier dans un communiqué commun. Alibaba, et ses deux principaux actionnaires Yahoo! et Softbank, ont fait en sorte que le groupe de Jack Ma puisse conserver « une participation dans les performances financières futures d’Alipay, y compris une future entrée en Bourse ou autre évènement financier ».

Ainsi, Alibaba percevra « pas moins de 2 milliards de dollars et pas plus de 6 milliards » en cas d’entrée en Bourse. L’accord prévoit également qu’Alipay continue de fournir des services de paiement au portail chinois et à ses filiales, y compris sa plateforme de commerce en ligne, Taobao.

L’honneur est sauf pour la patronne de Yahoo!, Carol Bartz, qui a essuyé à l’occasion de ce différend une fronde de certains actionnaires, le patron de Greenlight Capital, David Einhorn, notamment, lequel a vendu tous ses titres du moteur de recherche (lire article : Greenlight Capital cède la totalité de ses actions Yahoo!). « C’est un bon résultat pour nos actionnaires, ainsi que les parties prenantes à cet accord », a sobrement commenté la dirigeante.