9 juin (Reuters) - Le chinois Ant Group n'a pas l'intention de s'introduire en bourse, a annoncé jeudi la société sur son compte Wechat, en réponse aux déclarations de sources qui ont révélé que Pékin aurait donné son feu vert provisoire.

Les autorités chinoises auraient accordé au groupe du milliardaire Jack Ma une autorisation provisoire pour relancer son projet d'introduction en Bourses de Shanghaï et Hong Kong, ont déclaré jeudi à Reuters deux sources au fait du dossier.

Toujours selon ces sources, qui ont requit l'anonymat en raison du caractère sensible du sujet, Ant, filiale du géant chinois du commerce électronique Alibaba, viserait à déposer le prospectus préliminaire relatif à l'IPO dès le mois prochain.

Le géant de la fintech doit toutefois encore attendre les directives de la Commission chinoise de réglementation des valeurs mobilières (CSRC) sur le calendrier spécifique du dépôt du prospectus, a déclaré l'une des sources.

"Sur les conseils des régulateurs, nous nous concentrons sur l'avancement régulier de notre travail de restructuration et n'avons aucun plan pour lancer une introduction en bourse", a démenti le groupe Ant dans un bref communiqué.

En novembre 2020, le groupe avait prévu une introduction en bourse record de 37 milliards de dollars (34,51 milliards d'euros), mais la Chine a brusquement suspendu l'opération quelques jours avant le début de la cotation.

Bloomberg a rapporté plus tôt jeudi que les régulateurs financiers chinois avaient entamé des discussions préliminaires sur une éventuelle relance de l'introduction en bourse. L'agence n'a pas mentionné les lieux de cotation possibles ni le calendrier.

Ni la CSRC ni le Bureau d'information du Conseil d'État chinois, qui traite les questions des médias pour les dirigeants centraux, n'ont immédiatement répondu aux demandes de commentaire de Reuters.

Les autorités de régulation chinoises ont bouclé leurs enquêtes sur le géant chinois des VTC Didi et sur deux autres entreprises et vont autoriser le redéploiement de leurs applications en Chine cette semaine, a rapporté le Wall Street Journal lundi.

Ce rapport a été interprété comme le dernier signal adressé aux investisseurs indiquant que les promesses de relâcher la pression sur le secteur de l'Internet en Chine commencent à porter leurs fruits.

Depuis la fin de l'année 2020, Ant fait l'objet d'une restructuration en profondeur dirigée par Pékin.

Les autorités ont aussi sévi contre l'empire commercial de Jack Ma après un discours du milliardaire à Shanghaï en octobre 2020, dans lequel il accusait les organismes de surveillance financière d'étouffer l'innovation. (Reportage Abinaya Vijayaraghavan à Bangalore, Scott Murdoch et Kane Wu à Hong Kong; version française Augustin Turpin, édité par Kate Entringer)