Depuis l’éviction de Carol Bartz de la présidence de Yahoo!, les spéculations sur une vente du moteur de recherche vont bon train. Jerry Yang, cofondateur et actuel patron du portail, n’en a d’ailleurs pas fait mystère, confessant mener « un examen stratégique afin de retrouver les chemins d’une croissance solide », ce qui signifie en langage moins diplomatique qu’une vente figure parmi les pistes de réflexion.

Plusieurs candidats sont alors sortis du bois. Jack Ma, patron d’Alibaba, a ainsi confié être « très intéressé » par Yahoo!, qui lui offrirait une porte d’entrée sur les marchés européens. Microsoft, qui avait déjà fait une offre pharaonique de près de 50 milliards de dollars en 2008, serait également revenu à la charge. Sans oublier les candidatures pressenties (mais improbables) d’AOL et de DST. Bref, on se bouscule au portillon autour de l’ancien leader mondial de l’Internet, désormais distancé par Google.

Dernier postulant en date sur cette liste, un des fondateurs de la firme, Jerry Yang, détenteur de 3,63% du capital. Selon Reuters, il aurait déjà convaincu l’autre co-fondateur de Yahoo!, David Filo, de lui apporter ses actions, qui représentent 5,9% du capital. D’autres investisseurs de poids les auraient rejoints : Silver Lake Partners, Hellman & Friedman et Bain Capital. La somme à rassembler ? autour de 20 milliards de dollars, la valorisation actuelle de Yahoo!.

On peut rappeler que c’est Jerry Yang lui-même qui avait été à l’origine du refus de l’offre de Microsoft, une décision stratégique jugée au passage complètement « désastreuse » par le raider William Ackman. Donner les clés du camion Yahoo! à celui-là même qui a empêché les actionnaires de gagner beaucoup d’argent n’est de fait pas l’option la plus évidente. La vente du moteur de recherche américain a en tout cas le profil d’un parfait feuilleton à rebondissements !