Wirecard, dont l’action a lourdement chuté hier en raison d’un trou de 1,9 milliard d’euros dans ses comptes, a annoncé la suspension de son COO, Jan Marsalek, qui pourrait être révoqué par la suite, et son remplacement par James Freis. Ce dernier sera en charge de la conformité. Cette affaire éclabousse la place de Francfort : Wirecard avait intégré son indice vedette en septembre 2018 en remplacement de Commerzbank.

Le groupe technologique spécialisé dans les paiements a annoncé hier que son commissaire au compte, Ernst & Young, lui a signalé que des incertitudes demeurent à propos de certains soldes de trésorerie représentant 1,9 milliard d'euros. Ce montant représente pas moins du quart du bilan total du groupe.

Wirecard a ajouté qu'il existait des indications que des confirmations de solde fallacieuses aient été transmises au commissaire au compte afin de le tromper. L'objectif serait de " créer une perception erronée de l'existence de ces soldes de trésorerie ou de la tenue des comptes au profit des sociétés du groupe Wirecard ".

Le groupe a précisé que des filiales avaient versé d'importants dépôts de garantie totalisant 1,9 milliard d'euros sur des comptes séquestre afin de garantir la gestion des risques pour les commerçants utilisant leurs services. Les banques qui gèrent les comptes séquestre sont deux établissements asiatiques, qui affichent une notation investment grade.

" Il n'est actuellement pas clair si des transactions frauduleuses au détriment de Wirecard AG ont eu lieu. Wirecard AG déposera une plainte contre X ", a déclaré son Directeur général, Markus Braun dans un second communiqué.

Wirecard précise que si ses comptes ne sont pas disponibles le 19 juin, des prêts représentant 2 milliards d'euros pourront être annulés.