(Actualisation: commentaires du PDG sur le projet de réorganisation du groupe, contexte, réaction en Bourse)

PARIS (Agefi-Dow Jones)--Le producteur d'énergie EDF a indiqué jeudi qu'il jugeait "indispensable" sa réorganisation, malgré le report des négociations sur le sujet entre le gouvernement français et la Commission européenne. EDF a en outre confirmé son objectif d'excédent brut d'exploitation (Ebitda) pour 2021, récemment relevé, après une hausse de ses résultats au premier semestre.

"Le gouvernement a indiqué que les discussions entre les autorités françaises et la Commission européenne relatives à la réforme de l'Arenh [le mécanisme d'accès régulé à l'électricité nucléaire historique en France, NDLR], au cadre des concessions hydrauliques et à l'organisation d'EDF n'ont pas abouti à ce stade à un accord global, et doivent se poursuivre, dans l'objectif de trouver un accord satisfaisant pour l'ensemble des parties", a souligné EDF dans un communiqué.

"Nous regrettons que cette réforme qui est indispensable pour EDF ne puisse se conclure maintenant", a commenté le PDG du groupe, Jean-Bernard Lévy, lors d'une conférence téléphonique avec des journalistes.

"Aujourd'hui, la bonne qualité de notre production nucléaire surtout, et aussi des prix un peu meilleurs que prévu, nous permettent d'envisager de passer une année 2021 et également 2022 dans des conditions moins tendues", a ajouté le dirigeant. Cependant, "le sujet de fond reste entier", a-t-il estimé, en précisant qu'une "réforme reste tout à fait indispensable pour qu'EDF puisse jouer tout le rôle qui doit être le sien" dans la transition énergétique.

"Notre court terme est assuré", mais le moyen et le long termes ne le sont pas "si nous voulons jouer en première division, ce qui est attendu d'EDF", a martelé Jean-Bernard Lévy.

Fin 2018, le président de la République, Emmanuel Macron, a demandé à EDF de réfléchir à la réorganisation des activités du groupe afin "de renforcer sa contribution à la transition énergétique et de mettre en oeuvre les orientations définies dans la programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE)". Cette réflexion a abouti à un projet, initialement baptisé "Hercule" puis "Grand EDF".

Ce projet fait l'objet d'un vif débat entre la France et la Commission européenne sur le niveau de séparation des différentes filiales d'EDF et la nature des garde-fous nécessaires pour que la réforme de la régulation du nucléaire français ne bénéficie pas aux autres activités du groupe, au détriment des concurrents et du consommateur.

Les syndicats estiment de leur côté que la fin des synergies entre le groupe, son parc nucléaire et son parc hydroélectrique "signifierait la désintégration de fait d'EDF".

A 9h25, l'action EDF perdait 1,3% à 10,69 euros, dans un marché parisien en hausse de 0,8%.

L'objectif d'Ebitda confirmé pour 2021

EDF prévoit toujours un Ebitda à "plus de 17,7 milliards d'euros" en 2021. En 2020, le groupe avait dégagé un Ebitda de 16,17 milliards d'euros, en baisse de 3,3% par rapport à 2019. Le groupe avait revu à la hausse cette prévision au début du mois, dans la foulée de la révision à la hausse de son estimation de la production nucléaire en France cette année. EDF table sur une production nucléaire située entre 345 et 365 térawatt-heures (TWH) en France en 2021.

Au cours des six premiers mois de l'année, EDF a dégagé un Ebitda de 10,6 milliards d'euros, en hausse de 29,3% par rapport à la même période de 2020. A taux de change et périmètre constants, l'Ebitda a progressé de 29,8%.

Le bénéfice net part du groupe est ressorti à 4,17 milliards d'euros sur le semestre, à comparer à une perte nette de 701 millions d'euros un an plus tôt.

Le résultat net courant a atteint 3,74 milliards d'euros, après 1,27 milliard d'euros au premier semestre 2020. Le résultat net courant exclut les éléments non récurrents, les variations nettes de juste valeur sur instruments dérivés énergie et matières premières, les activités de trading et les variations nettes de juste valeur de titres de dettes et de capitaux propres nets d'impôts.

Le chiffre d'affaires du groupe a progressé sur un an de 14,1% en données publiées et de 13,7% en données comparables, à 39,62 milliards d'euros.

Selon un consensus établi par FactSet, les analystes tablaient en moyenne pour le premier semestre sur un Ebitda de 9,86 milliards d'euros, sur un chiffre d'affaires de 39,18 milliards d'euros et sur un bénéfice net de 2,39 milliards d'euros.

-Alice Doré, Agefi-Dow Jones; +33 (0)1 41 27 47 90; adore@agefi.fr ed: ECH - VLV

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July 29, 2021 03:27 ET (07:27 GMT)