(Actualisation: commentaires du PDG sur l'objectif d'Ebitda et sur l'EPR de Flamanville, précisions sur le dividende et éléments sur le flux de trésorerie)

PARIS (Agefi-Dow Jones)--Le géant de l'électricité EDF a annoncé vendredi tabler sur une nouvelle hausse de son excédent brut d'exploitation en 2019, après une croissance de 11% en 2018 portée notamment par l'augmentation de la production électrique nucléaire et hydraulique.

L'excédent brut d'exploitation (Ebitda) d'EDF s'est établi à 15,27 milliards d'euros pour 2018, en hausse de 11,1% en données publiées et de 11,3% en organique par rapport à 2017, a détaillé le groupe dans un communiqué. Ce chiffre est conforme au haut de la fourchette de 14,8 milliards et 15,3 milliards d'euros en 2018 prévue par le groupe.

En 2018, EDF a dégagé un résultat net courant, qui exclut notamment les éléments non récurrents, en baisse de 13,1%, à 2,45 milliards d'euros.

Le résultat net part du groupe a de son côté reculé de 62,9% par rapport à 2017, à 1,18 milliard d'euros.

Le chiffre d'affaires de l'électricien public a pour sa part augmenté de 6,3% en données publiées et de 4% en organique, à 68,98 milliards d'euros.

Selon un consensus établi par Factset, les analystes prévoyaient en moyenne un résultat net courant de 1,89 milliard d'euros, un résultat net de 2,12 milliards d'euros, un excédent brut d'exploitation de 12,2 milliards d'euros et un chiffre d'affaires de 70,23 milliards d'euros.

En 2018, la production d'électricité nucléaire a progressé de 3,7% en France, à 393,2 térawatts-heure (TWh), alors qu'elle a baissé de 7,5% au Royaume-Uni, à 59,1 TWh.

L'énergie produite par les installations de la filiale EDF Energies Nouvelles, spécialisée dans les énergies renouvelables, a progressé de 15% à 15,2 TWh. La production hydraulique en France a grimpé de 25,4%, à 46,5 TWh, grâce à des conditions météorologiques favorables.

Pour 2019, EDF table sur un Ebitda compris entre 15,3 milliards et 16 milliards d'euros. La réduction de ses charges opérationnelles devrait atteindre cet année un montant cumulé de 1,1 milliard d'euros par rapport à 2015.

Le bas de la fourchette correspondrait à une stagnation par rapport à 2018. Le groupe espère que l'Ebitda se situera à "un autre endroit de la fourchette que le point bas", a déclaré le PDG de l'énergéticien, Jean-Bernard Lévy, lors d'une conférence téléphonique.

Mais l'Ebitda du groupe a bénéficié en 2018 d'éléments positifs, notamment au niveau de l'hydraulique et du trading, qu'il n'est pas sûr de voir se répéter en 2019, a expliqué le dirigeant.

Les projections du groupe sont basées sur une hypothèse de production d'énergie nucléaire atteignant 359 térawatts-heure (TWh) cette année.

Sur la période 2019-2020, le groupe table sur des investissements nets totaux d'environ 15 milliards d'euros par an, et sur des cessions atteignant 2 milliards à 3 milliards d'euros.

Au chapitre du bilan, le groupe a ramené son endettement financier net à 2,2 fois le montant de l'Ebitda, contre 2,4 fois le montant de l'Ebitda en 2017. EDF tablait sur un endettement financier net inférieur ou égal à 2,5 fois l'Ebitda en 2018.

Pour la période 2019-2020, EDF a renouvelé son objectif de ratio endettement sur Ebitda inférieur ou égal à 2,5 fois.

Le cash-flow du groupe, hors compteurs Linky, nouveaux développements et plan de cession d'actifs, a été supérieur à son objectif en 2018, s'élevant à 1,13 milliard d'euros. Le groupe table sur un cash flow positif en 2019, en excluant le programme Linky et le projet Hinkley Point C au Royaume-Uni.

Le groupe a par ailleurs proposé un dividende de 0,31 euro par action au titre de 2018, représentant un taux de distribution de 50%. Pour 2017, le groupe avait versé un dividende de 0,46 euro par action.

Le solde du dividende 2018 pourra être payé en actions à tous les actionnaires le souhaitant, comme les dividendes pour 2019 et 2020, a précisé le groupe.

Pour la période 2019-2020, EDF vise un taux de distribution de 45% à 50%.

L'Etat français, le principal actionnaire d'EDF avec 83,66% du capital de l'énergéticien, s'est engagé à opter pour le paiement en actions du solde du dividende 2018 et ainsi que des dividendes qui seront versés au titre de 2019 et de 2020.

Par ailleurs, EDF a rappelé que le groupe ferait un point en mai sur le calendrier et les coûts de construction du réacteur nucléaire EPR de Flamanville, suite à la publication par l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) de son avis sur le plan de rectification de certaines soudures.

Les essais dits "à chaud" doivent bien débuter "dans les deux semaines qui viennent", a confirmé Jean-Bernard Lévy.

Le chargement du combustible est actuellement prévu pour le quatrième trimestre 2019 et l'objectif de coût de construction s'élève à 10,9 milliards d'euros à la date de mise en service du réacteur.

Depuis le début du chantier fin 2007, le démarrage du réacteur, au départ prévu en 2012, a été à plusieurs reprises repoussé.

-Alice Doré, Agefi-Dow Jones; +33 1 41 27 47 90; adore@agefi.fr ed: LBO

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