EDF doit se prononcer début mai sur la construction de deux réacteurs de type EPR à Hinkley Point, dans le sud-ouest de l'Angleterre, l'Etat français devant par ailleurs définir à la même échéance son soutien financier à l'entreprise.

"Le projet est rentable mais il est également mûr, et tout est prêt pour le lancer", a déclaré Jean-Bernard Lévy lors d'une audition à l'Assemblée nationale.

"Le report n'est pas opportun (...). Un tel report - je ne sais de quelle durée, trois ans, cinq ans, six ans - n'est pas une option pour le gouvernement britannique et l'aménerait à se tourner vers des solutions alternatives", a-t-il ajouté.

"Le contrat pour différence (garantissant les prix futurs-NDLR) deviendrait caduc, nous aurions à tout renégocier ; le partenariat avec nos coopérants chinois serait remis en cause (...) ; les contrats avec les principaux fournisseurs, qui permettent aujourd'hui de sécuriser 70% des coûts, devraient être renégociés (...)."

Rappelant avoir demandé une revue des risques du projet, le PDG d'EDF a noté que ces risques étaient "bien identifiés et (...) surmontables moyennant la mise en oeuvre d'une série de recommandations" qu'il a décidé d'appliquer dans leur totalité.

Les détracteurs du projet Hinkley Point, évalué à 18 milliards de livres sterling (23 milliards d'euros environ), estiment notamment que son lancement avant la mise en service des autres réacteurs EPR en construction dans le monde mettrait en péril EDF, déjà confronté à de lourds investissements et à la chute des prix de l'électricité.

(Benjamin Mallet, édité par Gwénaëlle Barzic)

Valeurs citées dans l'article : EDF, OPTION, TELLE