Le distributeur stéphanois a vu son résultat opérationnel courant grimper de 18,1% à 2,363 milliards d'euros, en ligne avec son objectif énoncé en janvier, pour une marge en léger progrès à 4,86% l'an dernier (contre 4,77% en 2012).

Hors impacts négatifs de change, liés notamment à la forte dépréciation du real brésilien, la hausse du ROC atteint 28,3%.

Le groupe table, pour 2014, sur la "poursuite d'une forte croissance organique à l'international" et sur une "nouvelle croissance" de son résultat opérationnel courant à taux de changes constants.

Interrogé sur l'évolution de sa réflexion sur une éventuelle mise en Bourse de CDiscount, spécialiste du e-commerce dont les ventes ont atteint 1,4 milliard d'euros l'an dernier (et 1,6 milliard en tenant compte de sa place de marché) Jean-Charles Naouri, PDG de Casino, a répondu n'avoir "aucun projet précis" à ce jour, tout en disant "poursuivre la réflexion".

Casino, qui contrôle le distributeur brésilien Grupo Pao de Açucar (GPA),, le colombien Exito ou le thaïlandais Big C s'est montré très optimiste malgré le ralentissement des économies des pays émergents.

Concernant le Brésil en particulier, où Casino réalise plus de 40% de ses ventes, le PDG du groupe a affiché sa sérénité.

"Nous restons très positifs sur le Brésil, où le potentiel de développement de GPA est immense et où nous maintenons un niveau très élevé d'investissement", a dit Jean-Charles Naouri.

Il a indiqué que GPA y avait fait un "excellent" quatrième trimestre 2013 et qu'à ce jour, les indicateurs restaient comparables. Il a également estimé que la consommation, soutenue par des mesures gouvernementales et par l'organisation de la coupe de monde de football, n'y donnait aucun signe de ralentissement.

REDRESSEMENT EN FRANCE

En 2013, la performance de Casino a une nouvelle fois été tirée par une très solide progression de ses résultats à l'international, où il réalise 60% de ses ventes et où le résultat opérationnel a bondi de 32,6% (à 1,74 milliard d'euros) et de 23% hors changement de consolidation de GPA.

Mais en France, dans un climat qui reste très déprimé et où le distributeur a opéré d'importantes baisses de prix pour regagner des parts de marché, le propriétaire de Géant Casino, Franprix, Monoprix ou CDiscount est parvenu à stabiliser son résultat opérationnel courant (+0,9% hors effets de la déconsolidation de Mercialys), grâce à Monoprix, consolidé à 100% dans les comptes 2013, et à des plans de baisses de coûts qui ont "limité en grande partie l'impact des baisses de prix".

Fort de ce repositionnement, il anticipe maintenant un retour à la croissance organique en France en 2014 mais aussi, pour la première fois depuis deux ans, un résultat opérationnel positif pour Géant Casino.

Casino avait déjà fait état d'une amélioration des ventes de ses hypermarchés en France l'an dernier.

"Sur quatre semaines mobiles au 16 février, les ventes de Géant ont progressé de 2,2% en données comparables", a précisé Antoine Giscard d'Estaing, directeur financier.

Ces chiffres jugés solides ont été salués en Bourse, où le titre regagne 4,1% à 81,54 euros vers 14h50, après avoir perdu 6,5% depuis le début de l'année et sous-performé l'indice européen de la distribution sur des craintes liées au ralentissement des pays émergents et à la chute de leurs monnaies.

"Le redressement est en marche en France", soulignent les analystes de la Société générale, disant tabler sur une progression des résultats dans l'Hexagone en 2014.

Le marché a également salué la forte progression du résultat net normalisé part du groupe, ressorti en hausse de 9,7% à 618 millions d'euros, avec un dividende relevé de 4% à 3,12 euros par action.

Pascale Denis, édité par Jean-Michel Bélot

par Pascale Denis