Cette ligne de crédit, à échéance 30 juin 2020, a été contractée auprès de BNP Paribas , Crédit Agricole CIB , Crédit Industriel et Commercial, HSBC et Natixis , a annoncé la holding de Jean-Charles Naouri dans un communiqué, en soulignant "la volonté (des banques) d'accompagner Rallye dans la durée".

Contrairement aux pratiques bancaires habituelles, cette ligne de crédit n'est assortie d'aucun nantissement de titres Casino qui seraient apportés comme garantie.

Elle vient s'ajouter aux 1,7 milliard d'euros - dont 1,4 milliard nantis en titres Casino - dont dispose aujourd'hui Rallye.

Les analystes estiment que cette opération allège la pression à court terme sur Rallye, sans régler le problème de fond lié à sa dette qui s'élève à près de 3,0 milliards d'euros.

"La pression à court terme est levée. Les banques soutiennent Jean-Charles Naouri. Mais les problèmes à long terme demeurent pour Rallye, dont l'endettement va devoir baisser", estiment ceux de Kepler Cheuvreux.

Cette ligne de crédit va "simplement permettre à Rallye de gagner du temps avant ses prochains refinancements (...) Ça ne règle toutefois pas le problème de Casino, qui devra générer assez de cash pour payer son dividende", ajoutent-ils, estimant que les cessions d'actifs annoncées par le distributeur "vont toutefois aider".

LE MARCHE SOULAGÉ

A 13h30, le titre Rallye progressait de 8,4% à 10,07 euros et celui de Casino de 5,93% à 34,80 euros, plus forte hausse de l'indice SBF120 à Paris, après des plus bas de 8,57 euros et 25,37 euros respectivement, touchés le 3 septembre et le 31 août.

Les obligations Rallye se sont quant à elles fortement appréciées tandis que le coût de son assurance contre un risque de faillite a touché son plus bas niveau depuis début août.

Depuis le mois de mai, l'inquiétude grandissait sur les flux de trésorerie de Casino et la dette de sa maison mère à l'approche d'un remboursement de plus de 600 millions d'euros de dette obligataire dû au mois d'octobre.

"Cette solution à court terme pour Rallye ne change rien à notre opinion de long terme sur le bilan et l'équation financière de l'entreprise", notent pour leur part les analystes de Barclays.

Ils estiment en outre que ces nouvelles lignes de crédit risquent d'être plus chères que celles existantes, ce qui renchérirait les charges financières et obligerait Casino à payer un dividende élevé à sa maison mère.

Attaqué par Muddy Waters fin 2015 pour manque de transparence et accumulation de dettes, Casino avait été contraint de céder ses très rentables actifs asiatiques pour regagner la confiance des investisseurs.

A nouveau mis sous pression par le marché au printemps, il a lancé un deuxième plan de cession d'actifs de 1,5 milliard d'euros.

Le distributeur a vu sa note financière encore dégradée par Standard & Poor's, qui a pointé notamment "les risques que font peser sur l'ensemble du groupe les échéances de dette de Rallye".

(Edité par Bertrand Boucey)

par Jean-Michel Belot et Pascale Denis