"Aujourd'hui le sujet n'est pas sur la table", a-t-il déclaré lors d'une audition devant la commission des Affaires économiques du Sénat. "Si un jour il devait revenir dans des conditions qui seraient acceptables pour tous, je serais ravi. Mais ce n'est pas l'ordre du jour."

Le projet de fusion à 30 milliards d'euros a capoté en juin, le constructeur italo-américain ayant retiré son offre après une demande de délai de l'Etat français, principal actionnaire de Renault.

"Le sujet Fiat est derrière nous et n'est plus d'actualité", a également dit Jean-Dominique Senard, en écho à des propos tenus par le directeur général Thierry Bolloré début septembre au Salon de l'automobile de Francfort.

Devant des sénateurs plutôt hostiles aux conditions de la fusion avortée, Jean-Dominique Senard a défendu à nouveau un projet qui aurait donné selon lui à l'alliance avec Nissan une dimension encore plus mondiale.

Le président de Renault a également estimé que les points qui ont fait dérailler la fusion étaient secondaires par rapport aux défis auxquels est confrontée l'industrie automobile européenne, et plaidé pour une poursuite de la consolidation.

"Essayons de nous projeter et de comprendre que si nous n'anticipons pas, à travers certains regroupements de nos unités, notamment européennes, nous n'aurons que nos yeux pour pleurer dans quelques années", a-t-il dit.

Jean-Dominique Senard a répété que l'alliance avec Nissan, ébranlée par la chute de Carlos Ghosn et dont le nouveau conseil opérationnel doit se réunir à Paris début octobre, était "fondamentale" pour Renault.

Il a également appelé les pouvoirs publics français à maintenir les aides en vigueur pour l'achat de véhicules électriques - le bonus est actuellement fixé à 6.000 euros - agitant la menace que les mutations énergétiques et la chute du diesel représentent pour l'emploi dans le secteur.

(Edité par Sophie Louet)

par Gilles Guillaume

Valeurs citées dans l'article : Renault, Nissan Motor Co Ltd, Fiat Chrysler Automobiles