Le constructeur automobile français Renault souhaite renforcer son partenariat de dix ans avec l'allemand Daimler et devrait annoncer prochainement "une étape supplémentaire" dans ce rapprochement afin d'optimiser ses synergies à un moment charnière pour le groupe au losange.

"Nous travaillons ensemble déjà beaucoup (...) On va continuer et on va trouver des chemins - j'espère dans quelques semaines - pour annoncer avec Daimler une étape supplémentaire dans l'alliance", a dit Jean-Dominique Senard, président de Renault, sur BFM Business.

Il n'a pas donné davantage de détails sur ce projet, précisant simplement qu'une alliance capitalistique n'était "pas nécessaire".

A 11h08, le titre Renault reculait de 1,59% à 23,585 euros et celui de Daimler de 3,68% à 36,54 euros.

Lancé en 2010 autour de participations croisées de 3,1%, le partenariat entre Renault-Nissan et Daimler a multiplié les premières années les projets communs dans les petits moteurs diesel et les petits véhicules (plateforme Twingo-Smart ou Kangoo-Citan).

Mais le tandem a semblé récemment perdre de son élan avec l'abandon d'un programme conjoint entre Mercedes et Infiniti, la marque haut de gamme de Nissan, et l'arrêt de la version allemande d'un pick-up dérivé du Nissan NP300, à un moment où l'industrie automobile a plus que jamais besoin d'économies d'échelle.

"Les équipes vont travailler notamment autour des véhicules utilitaires", a déclaré à Reuters une source proche du dossier, un projet confirmé par une seconde source.

Le groupe au losange produit déjà des fourgonnettes pour Daimler et Nissan à Maubeuge, des fourgons pour Nissan, Fiat et bientôt Mitsubishi à Sandouville, et des grands fourgons pour Nissan, Renault Trucks (Volvo) et Opel (groupe PSA) à Batilly.

L'Opel Vivaro, cousin historique du Renault Trafic, vient quant à lui de basculer sur une architecture PSA et de quitter l'usine Renault de Sandouville pour le site PSA de Sevelnord.

Après avoir accusé l'an dernier sa première perte nette en dix ans, Renault a annoncé fin mai un plan drastique d'économies de plus de deux milliards d'euros sur trois ans avec notamment la restructuration de six usines en France et une réduction de presque 10% de ses effectifs mondiaux.

(Sudip Kar Gupta, Myriam Rivet et Gilles Guillaume, édité par Jean-Michel Bélot et Sarah White)