Confronté aux appels à un vote négatif lancés par les sociétés de conseil aux actionnaires International Shareholder Services (ISS) et Glass Lewis, l'ancien lieutenant de Carlos Ghosn n'a obtenu que 78% de voix favorables.

Ce score contraste nettement avec les 99,1% récoltés par Jean-Dominique Senard, président de Renault et le vice-président du conseil d'administration de Nissan.

Avant cette assemblée, Hiroto Saikawa et Jean-Dominique Senard se sont publiquement affrontés sur la nouvelle structure de gouvernance du deuxième constructeur automobile japonais.

Renault détient 43,4% de Nissan tandis que le constructeur japonais possède 15% du groupe au losange, sans droit de vote, une structure d'actionnariat perçue comme déséquilibrée au Japon et qui est une source de frictions entre les deux partenaires.

La disgrâce de Carlos Ghosn, l'architecte de leur alliance, accusé de malversations financières qu'il dément, a encore fragilisé les liens entre Renault et Nissan.

La multiplication récente des désaccords entre les deux groupes suscite des interrogations sur l'avenir de cette alliance et la capacité de l'équipe actuelle à tourner la page de l'ère Ghosn.

UNE PARTIE DE LA RÉMUNÉRATION DE GHOSN ANNULÉE

Hiroto Saikawa a aussi obtenu moins de voix favorables que l'an dernier, quand il en avait recueilli 79,9%. Seul Carlos Ghosn avait fait moins bien avec 75,4%.

Les actionnaires de Nissan ont approuvé mardi la nouvelle structure de gouvernance, avec notamment un conseil d'administration composé de 11 membres, décidée à la suite de l'arrestation de Carlos Ghosn qui a mis en lumière des failles dans les procédures de contrôle interne de l'entreprise.

Carlos Ghosn attend son procès prévu l'an prochain au Japon, après avoir passé plus de 100 jours en détention à Tokyo, avant d'être libéré sous caution.

Dans un autre document, Nissan annonce qu'il ne versera pas à Carlos Ghosn des droits différés à la retraite représentant 4,44 milliards de yens (35 millions d'euros) ni 2,27 milliards de yens de droits relatifs aux actions. Le constructeur accuse son ancien président de ne pas avoir déclaré l'intégralité de sa rémunération pendant des années.

La rémunération de Carlos Ghosn pour l'exercice clos en mars s'élevait à 1,65 milliard de yens, dont 410 millions de yens déjà perçus et un versement de 1,24 milliard prévu après son départ à la retraite.

Nissan a annulé ce deuxième versement à la suite de la destitution de Carlos Ghosn de son poste de président dans la foulée de son arrestation en novembre au Japon.

(Claude Chendjou pour le service français, édité par Bertrand Boucey)

par Naomi Tajitsu

Valeurs citées dans l'article : Renault, Nissan Motor Co Ltd