Curieusement, en arrivant au tribunal, Jean-Marie Messier n'affichait pas l'ostentatoire assurance qu'on lui connaît et qui lui ont valu ses multiples acronymes imaginés par les Guignols de l'info. C'est au contraire avec une relative discrétion que l'ancien patron du groupe Vivendi s'est présenté devant ses juges.

« En jetant un regard en arrière, certaines décisions que j'ai pu prendre, que nous avons pu prendre, n'étaient pas les meilleures », a reconnu Jean-Marie Messier. Son apparente modestie s'expliquerait-elle par l'enjeu qui l'attend ? Car pour cette nouvelle comparution, le dirigeant devra répondre de trois chefs d'accusation : diffusion d'informations erronées ou trompeuses, manipulations de cours et abus de biens sociaux.

En théorie, J2M risque jusqu'à cinq années de prison et 375.000 euros d'amende. Beaucoup adopterait la posture de l'humilité pour moins que cela. Les 500.000 euros qui lui ont déjà été infligés par la COB ont certainement émoussé son assurance de naguère.

L'homme a néanmoins su redresser la barre de sa destinée. Après un récit en forme d'autobiographie en 2009 (Le jour où le ciel nous est tombé sur la tête), Jean-Marie Messier a prouvé qu'il pouvait encore diriger. Et même qu'il avait conservé des amis dévoués, tout disposés à lui offrir les contrats qui lui permettraient de refaire surface.

Grâce à ces riches mentors, Messier Partners, la banque d'affaires qu'il dirige depuis New-York, a de beaux jours devant elle. Sous réserve que la décision du tribunal à la fin du mois de juin ne brise pas cette vigueur renaissante.