BFM Business, qui cite des sources proches d'Engie, écrit sur son site internet que le fournisseur français d'électricité et de gaz étudie depuis quelques semaines un rachat d'EDP, bien implanté notamment aux Etats-Unis et au Brésil.

"Le projet d'acquisition a été étudié de près par la direction financière d'Engie. Mais aucune décision ne sera prise avant la prise de fonction du nouveau président du groupe énergétique français, Jean-Pierre Clamadieu, le 18 mai prochain", écrit BFM, ajoutant que la directrice générale Isabelle Kocher aurait rencontré le patron d'EDP Antonio Mexia.

Un porte-parole d'Engie a déclaré que le groupe ne faisait aucun commentaire sur ces informations.

A 11h41, le titre EDP, qui a pris jusqu'à 8,5% en début de séance, gagne encore 3,85% à 3,206 euros - deuxième plus forte hausse de l'indice Stoxx 600 - tandis qu'Engie baisse légèrement (-0,36% à 14 euros), ce qui valorise le groupe portugais à quelque 11,7 milliards d'euros et le français à 34,2 milliards.

"Le patron d'EDP semble être à la recherche d'un partenaire industriel pour contrer les appétits de son premier actionnaire. Il craint que le chinois Three Gorges, qui détient 21%, ne prenne le contrôle du groupe", rapporte BFM Business.

"Le gouvernement portugais souhaiterait aussi éviter un rachat par les Chinois. Du coup, le dossier circule auprès de plusieurs industriels européens."

Le groupe italien Enel serait aussi intéressé par le rachat de cette entreprise, toujours selon BFM.

En juillet 2017, des sources avaient déclaré à Reuters qu'EDP avait été approché par l'espagnol Gas Natural

Le secteur de l'énergie est en ébullition depuis que les allemands RWE et E.ON ont annoncé un projet d'échange d'actifs qui se traduirait par le démantèlement d'Innogy, filiale de RWE dans les réseaux et les énergies renouvelables.

Jean-Pierre Clamadieu a estimé en février qu'Engie devait s'interroger sur le développement de ses activités et notamment sur l'opportunité de réaliser des opérations de croissance externe.

Engie a renoué avec la croissance organique l'an dernier et a relevé sa prévision de dividende pour 2018, ayant quasiment bouclé son plan de transformation sur la période 2016-2018 avec un an d'avance.

(Jean-Michel Bélot et Bertrand Boucey, édité par Dominique Rodriguez)

Valeurs citées dans l'article : ENGIE, Energias de Portugal, Enel, Gas Natural Fenosa, RWE, E.ON, innogy SE