PARIS (Reuters) - Le président d'Engie, Jean-Pierre Clamadieu, a déclaré dans un entretien au Figaro publié mercredi sur le site internet du quotidien que le groupe français pouvait se "passer du gaz russe", alors que le président russe Vladimir Poutine a demandé le mois dernier des paiements en roubles.

"À ce jour, le sujet n'est pas réglé", a-t-il fait savoir. "La question se pose pour le prochain règlement, qui surviendra en mai. Rien ne nous oblige à payer en roubles. Nous n'avons en tout état de cause aucune raison de prendre sur nous le risque de change ou de rompre l'équilibre du contrat", a-t-il poursuivi.

D'après son patron, "Engie peut se passer du gaz russe, qui représente 20 % de son approvisionnement". "L'Europe dans son ensemble serait sans doute capable de remplacer la moitié du gaz russe", a ajouté Jean-Pierre Clamadieu. "L'autre moitié serait amortie par des arrêts et des réductions de consommation supportés par le secteur industriel".

Jean-Pierre Clamadieu a évoqué par ailleurs l'hypothèse qu'Engie se positionne pour les activités renouvelables d'EDF, si celles-ci venaient à être cédées.

"L'État, actionnaire très majoritaire d'EDF, devrait dans les prochaines semaines fixer le cadre lui permettant de se consacrer à la priorité essentielle que constitue le nucléaire. Nous verrons alors si cela se traduit ou non par des opportunités (...) Nous sommes dans une situation où nous pouvons saisir les opportunités si elles se présentent", a-t-il dit.

(Benjamin Mallet et Jean Terzian)