PARIS (Agefi-Dow Jones)--Isabelle Kocher, la directrice générale d'Engie dont le conseil d'administration a décidé jeudi soir de ne pas renouveler le mandat, n'était pas la bonne personne pour approfondir la transformation du groupe, a déclaré Jean-Pierre Clamadieu, le président du conseil, dans un entretien publié vendredi par Les Echos.

Engie ouvre "une nouvelle période de son histoire où nous devons accélérer la stratégie de transformation, la rendre plus claire et plus lisible", a expliqué Jean-Pierre Clamadieu. "Isabelle a conduit des réalisations très positives mais elle n'a pas réussi à démontrer qu'elle était la bonne personne pour approfondir la mise en oeuvre de cette transformation", a-t-il poursuivi.

Jean-Pierre Clamadieu loue certaines décision d'Isabelle Kocher, comme la sortie des activités d'exploration-production et des centrales à charbon. "Mais le conseil a jugé que nous avions pris du retard en quatre ans dans le domaine des activités de génération d'électricité et d'infrastructures gazières, qui représentent aujourd'hui 80% de nos profits", a expliqué le dirigeant. "En Belgique, nous sommes dans l'incertitude sur l'avenir de nos centrales nucléaires au-delà de 2025. Et en France, le gaz n'a pas la place qu'il devrait dans la transition énergétique", a développé Jean-Pierre Clamadieu.

Engie a annoncé jeudi soir que son conseil d'administration avait décidé de ne pas proposer le renouvellement du mandat d'Isabelle Kocher lors de l'assemblée générale du groupe énergétique, le 14 mai. Cette décision mettra fin aux fonctions de la dirigeante. Afin d'assurer une transition, le pilotage opérationnel de la société sera ensuite confié à Paulo Almirante, directeur général des opérations, Judith Hartmann, directrice financière et à Claire Waysand, secrétaire générale du groupe. Cette dernière assumera le mandat de directrice générale par intérim.

Dans l'entretien accordé aux Echos, Jean-Pierre Clamadieu a également affirmé que "la période des grandes cessions" était "derrière nous". Le président du conseil d'administration d'Engie a dans cette optique assuré que la cession des infrastructures gazières telles que GRDF ou GRTgaz, un scénario évoqué par certains médias en fin d'année dernière, n'aurait "pas de sens". "Cela ne signifie pas que leur capital ne peut pas évoluer", a-t-il néanmoins prévenu.

Au sujet de l'avenir de la participation de 32,1% d'Engie dans le capital de Suez, Jean-Pierre Clamadieu a rappelé que le groupe avait décidé fin 2018 de maintenir le statu quo. "C'est une option que nous garderons pour quelques années", a ajouté le dirigeant.

-Julien Marion, Agefi-Dow Jones; +33 (0)1 41 27 47 94; jmarion@agefi.fr ed: LBO

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