En 2010, le site de commerce en ligne fondé par Jeffrey Bezos a enregistré un bénéfice net de 1,15 milliard de dollars (+28% comparé à 2009 et +142% comparé à 2007), pour un chiffre d’affaires de 34,2 milliards. La stratégie de diversification dans l’électronique a porté ses fruits : aujourd’hui, ce secteur contribue pour plus de la moitié aux ventes d’Amazon.

Il est loin le temps où le site était surtout connu pour la vente de livres. Désormais, en proposant son propre lecteur dédié aux livres numériques, Kindle, Amazon est en train de changer jusqu’à la manière de les lire. Et le moins que l’on puisse dire est que les chaînes américaines de librairies (Barnes & Noble, Borders Group) font grise mine.

Jeff Bezos, fort de ventes en perpétuelle croissance, a décidé d’investir 850 millions de dollars cette année pour se doter de nouveaux entrepôts et capacités de stockage de données, afin de s’adapter aux volumes de marchandises à traiter. Une stratégie évidemment payante sur le long terme, mais peu goûtée par les investisseurs tournés vers le court terme.

Ce succès fait immanquablement des émules : deux géants du secteur de la distribution, Wal-Mart et Macy’s, ont ainsi décidé, avec succès, de renforcer leurs équipes de commerce en ligne et de multiplier les références proposées sur leurs sites dédiés.

Pourtant, l’action Amazon est plutôt boudée par les investisseurs, car jugée désormais trop chère : elle se négocie à 175 dollars, ce qui signifie une capitalisation boursière équivalant à 70 fois les bénéfices ! En outre, le site de Jeff Bezos ne distribue aucun dividende aux actionnaires, lesquels sont donc entièrement dépendants du cours de l’action sur les marchés. Conclusion de David Pauly pour Bloomberg : admirez Amazon, mais n’achetez pas d’action !