Amazon.com, qui publiait jeudi ses résultats pour le deuxième trimestre, a affiché un bénéfice jamais atteint en 26 années d'existence, profitant à plein des confinements imposées pour contrer la propagation du coronavirus qui ont incité de nombreux consommateurs à se tourner vers le géant du commerce électronique.

Le groupe de Jeff Bezos affiche des ventes nettes de 88,91 milliards de dollars sur le deuxième trimestre, contre 63,40 milliards l'année précédente, soit une progression de 40%. Les analystes tablaient sur un chiffre 81,56 milliards, selon les données IBES de Refinitiv.

Signe de la santé d'Amazon, alors que les commerces "en dur" baissaient leur rideau et mettaient leurs salariés au chômage, la plateforme a recruté 175.000 personnes ces derniers mois.

Amazon avait prévenu qu'il pourrait perdre de l'argent sur ce deuxième trimestre en expliquant qu'il aurait à dépenser quelque 4 milliards de dollars pour équiper ses salariés en tenues de protection et mettre en place les protocoles sanitaires.

Au final, la plateforme affiche 5,2 milliards de dollars de bénéfice sur le trimestre, un chiffre multiplié par deux par rapport au deuxième trimestre de l'année dernière.

"Cela aura été de nouveau un trimestre hautement exceptionnel", a commenté Jeff Bezos, qui a fondé Amazon en juillet 1994.

En après-Bourse, le cours de l'action Amazon progressait de 5%. Depuis le début de l'année, elle a pris plus de 60%.

Pour Jesse Cohen, analyste chez Investing.com, le modèle économique d'Amazon est ainsi fait que le géant du e-commerce va "étendre encore plus largement sa domination à mesure que la pandémie mondiale de COVID-19 continuera de flamber.

Les ventes en ligne ont bondi de 48% à 45,9 milliards.

Parallèlement, les fabricants qui paient Amazon pour placer leurs produits ont intensifié leurs relations avec la plateforme, qui enregistre une progression de 52% des revenus qu'elle tire de ses services aux vendeurs et de 41% d'autres services, comme la publicité.

Au premier trimestre, rappelle Brian Olsavsky, directeur financier d'Amazon, "tout le monde cherchait des masques, des gants ou faisait ses provisions alimentaires en ligne. Un mix qui n'est pas très rentable".

"Ce que nous avons vu au T2, c'est non seulement que ce mix a commencé à revenir vers une répartition plus classique (des achats) mais que nous avons aussi été en mesure de livrer bien plus d'articles que nous le pensions initialement", ajoute-t-il.

Pour le trimestre en cours, Amazon table sur des ventes s'inscrivant dans une fourchette comprise entre 87 et 93 milliards et un bénéfice d'exploitation entre 2 et 5 milliards.

(Jeffrey Dastin avec Akanksha Rana à Bangalore; version française Henri-Pierre André)