Interrogé par le Wall Street Journal, le vénérable Jim Rogers, farouche promoteur de l’investissement dans les matières premières, a fait part de son optimisme pour le futur de la Chine. Au préalable, il prévient déjà que, plus jamais, les communistes ne reviendront au pouvoir. Selon lui, il n’existe pas et n’existera plus de nouveau Mao et le pays est voué à se conformer un jour, et totalement, au paradigme capitaliste.

A ce titre, la Chine pourrait bien devenir, si elle ne l’est pas déjà, le nouvel eldorado mondial, les Etats-Unis du 21ème siècle, apte à dicter sa loi sur les marchés. Il fait d’ailleurs le parallèle avec le début du 20ème siècle, moment qu’à choisi l’Amérique pour prendre le bon virage, alors qu’elle était pourtant proche de la faillite. Selon lui, les dirigeants chinois actuels ont justement pour mission de calmer la surchauffe qui guette le pays.

La Chine peut s’appuyer sur un territoire immense, des réserves inépuisables de ressources naturelles ainsi que sur une main-d’œuvre bon marché et travailleuse. Quand Pékin aura décidé de s’orienter vers un système économique et social un peu plus redistributif, la partie sera gagnée, et pour très longtemps, car l’avantage concurrentiel sera toujours là.

Le peuple chinois au centre du jeu
Pour George Soros, la Chine est à un tournant, mais il estime qu’elle l’a d’ores et déjà mal négocié. Le milliardaire américano-hongrois assure que les autorités ont « perdu le contrôle », en entretenant une bulle inflationniste absolument pas maîtrisée. En mai, les prix à la consommation ont ainsi bondi au rythme jamais vu de 5,5%, alors même que la Banque centrale a de nouveau augmenté les taux d’intérêt, pour la 4ème fois depuis septembre 2010.

Résultat, la population commence à avoir du mal à consommer, et des scènes inédites de violence urbaine apparaissent (pillage de commerces, attaques contre des bâtiments publics). Pour George Soros, si Pékin ne lâche pas de lest, la situation pourrait très vite devenir intenable, car les Chinois veulent désormais pouvoir bénéficier des fruits de la croissance. Or, cette dernière est justement la conséquence des privations endurées par la population. Difficile équation...

Nos deux barons se connaissent bien, depuis 1973 pour être exact. Ils ont ensuite lancé ensemble Quantum Fund, resté dans les mémoires comme le fonds d'investissement qui a été capable de progresser de 4200% en dix ans ! Pour arriver à ce résultat, il a bien fallu qu’ils s’accordent sur des choix de placements. Aujourd’hui, fortunes faites, ils n’en sont plus là, et quelques divergences peuvent bien apparaître...