Si l'Union européenne et les États-Unis connaissent quelques signes d'amélioration, la crise économique mondiale est loin d'être finie, nous assure-t-il. Et le reste de la planète n'échappera pas à la contagion.

Certes, la Chine semble tirer son épingle du jeu, mais tout n'est pas rose dans l'Empire du Milieu. L'immobilier se porte bien (trop bien ?) dans les régions côtières, mais les industries tournées vers l'export commencent à être asphyxiées par la crise américaine. En Europe, les yeux sont tournés depuis un bon moment vers la Grèce. Goldman Sachs est mis à l'index pour avoir aidé le pays à dissimuler ses difficultés financières.

Mais selon Rogers, ce n'est que la partie émergée de l'iceberg. Des nations comme l'Italie et la France tiennent elles-aussi une double comptabilité : la première est officielle et permet à ces États de rester dans la zone euro ; la seconde est officieuse et donne une réelle mesure de leur marasme financier.

Et ce genre de pratiques grises ne concerne pas que l'Europe. Elles ont également cours aux États-Unis et ce, depuis des décennies : "C'est juste la manière dont le monde a toujours fonctionné", explique-t-il. Mais ces pays ne pourront pas éternellement cacher leurs difficultés. Déjà, les populations de Californie, Virginie et du New Jersey affichent leur mécontentement.

Le jour où la vérité se fera jour, Rogers avertit que les remous sociaux vont se multiplier. Et les électeurs auront alors tendance à se réfugier vers les partis les plus extrémistes, nous prédit le sombre oracle, qui décrit un remake cauchemardesque de l'Europe des années 1930 à 1940.

Une crise bien pire que celle de 1929
S'il vous restait un peu d'optimisme, attendez de lire les diagnostics qui suivent de notre bon docteur Rogers.

Les États-Unis auront bien plus de mal à sortir de la crise actuelle qu'ils n'en ont eu pour s'extraire de la récession de 1929. À l'époque, le pays était le bâilleur de fonds de la planète. Aujourd'hui, les USA sont les plus grands débiteurs du globe.

Et encore, les mutations sociales qui ont eu lieu depuis les années 1930 ont sapé un des socles de la croissance américaine : l'éthique du travail de son peuple. En attendant, il nous reste le pétrole me direz-vous ? Et bien non répond Jim ! Les réserves s'épuisent et les prix de l'énergie vont rester très élevés pendant longtemps.

À la limite, si la chance nous sourit un peu, on pourrait - peut-être - assister à une légère baisse des cours du pétrole si, par exemple... le Royaume-Uni faisait faillite !

On le sait, l'homme a déjà prédit l'effondrement de la livre. Réconfortant, l'ami Jim nous annonce que l'euro devrait survivre un peu plus longtemps. Mais à long terme, dans sa forme actuelle, l'euro ne survivra pas. Selon Rogers, sa seule chance serait de ramener les pays de la zone à une dizaine de membres, parmi les plus solides financièrement.

Quoi qu'il en soit, le gouvernement américain n'a guère de mérites à ses yeux. Rogers voit les dirigeants du pays comme de dangereux optimistes qui "espèrent l'intervention d'une bonne fée" pour régler tous leurs problèmes.

Enfin, pour finir sur une note... encore un peu plus sombre, Rogers nous avertit qu'une des crises majeures qui se profile est la pénurie alimentaire...