LONDRES (Reuters) - Les réservations d'EasyJet ont bondi de 50% dès l'annonce de résultats positifs sur un vaccin contre le coronavirus, un véritable ballon d'oxygène pour la compagnie aérienne britannique, qui a accusé pour la première de son histoire une perte annuelle, de 1,27 milliard de livres (1,41 milliard d'euros).

Le trafic aérien est extrêmement limité en Europe depuis plus de huit mois et la perte d'EasyJet au cours de son exercice au 30 septembre traduit l'énorme impact de la crise sanitaire sur la compagnie aérienne.

Une lueur d'espoir toutefois: la demande sous-jacente de voyages reste toujours forte, selon le directeur général d'EasyJet, Johan Lundgren.

"Nous savons qu'en fin de compte, les gens veulent voyager. Rien qu'à l'annonce du vaccin, vous savez, lundi dernier, les réservations ont augmenté de près de 50%", a-t-il déclaré mardi à la radio BBC.

En raison de la pandémie, EasyJet a dû s'endetter davantage, faire appel à ses actionnaires pour obtenir des liquidités supplémentaires et céder des dizaines d'avions, mais Johan Lundgren a tenté de rassurer les investisseurs mardi.

"Non, nous pensons que nous sommes bien positionnés (...) en ce moment", a-t-il ajouté lorsqu'on lui a demandé si EasyJet aurait besoin de lever davantage de fonds.

Le titre EasyJet a progressé de 45% la semaine dernière, grâce aux tests encourageants de vaccins. A 10h00 GMT, il était quasiment stable (-0,2%) à la suite de ces résultats annuels qui, selon les analystes de Goodbody, ne contenait "aucune surprise (...) ce qui est déjà bien".

Le directeur général a également précisé aux investisseurs vouloir continuer à examiner toutes les options pour s'assurer de pouvoir faire face aux circonstances "et vous savez qu'il y a encore beaucoup d'incertitude quant au moment de la reprise".

La compagnie aérienne a déclaré à plusieurs reprises qu'elle surveillait de près l'évolution de sa trésorerie, alors que les prévisions de trafic aérien restent maussades.

EasyJet a également déclaré qu'après des discussions avec la Banque d'Angleterre et le ministère britannique des Finances, elle allait augmenter ses emprunts via le mécanisme de financement des entreprises contre le COVID-19, afin d'étaler ses remboursements et de ménager sa trésorerie.

Le groupe a brûlé 651 millions de livres de cash au quatrième trimestre contre 774 millions de livres au trimestre précédent.

En raison des mesures de confinement décidées en Angleterre, en France et en Allemagne, la compagnie aérienne fonctionne actuellement à 20% de ses capacités et les incertitudes sont telles à court terme qu'elle a indiqué ne pas être en mesure de fournir de prévisions financières.

(Sarah Young, version française Elena Smirnova, édité par Jean-Michel Bélot)

par Sarah Young