Quand on l'interroge, le patron de Cartier International répond avec le flegme qui sied aux dirigeants sûrs de leur réussite. Interrogé la semaine dernière par le magazine Challenges, Bernard Fornas a souhaité rassurer sa maison-mère, le groupe Suisse Richemont, propriété de la famille Rupert et l'un des leaders du luxe, derrière LVMH et PPR.

« Une chose est sûre : si la crise est terminée nous ferons mieux que les autres joailliers. Si les affaires ne repartent pas, nous baisserons moins que nos concurrents » a expliqué sans détour Bernard Fornas au journaliste qui l'interrogeait sur les perspectives de l'année en cours.

La maison Cartier (300 boutiques dans le monde) serait, de l'avis même de son PDG, « organisée pour supporter le pire ». Attentive à la préservation de son image de « joaillier des rois et roi des joailliers », la marque s'est par exemple toujours refusée à céder à la tentation des partenariats hasardeux. Hors de question de prêter son nom à des chaînes d'hôtels comme l'ont fait certains de ses concurrents. Par ailleurs, Cartier disposerait d'un outil industriel d'une grande flexibilité, qui lui permettrait de « freiner la production afin d'éviter des stocks trop importants ».

Autres raisons possibles de cet optimisme, les projets récents ou à venir. Ainsi, la Chine constituerait un marché de prédilection pour Cartier. Là-bas, la marque est numéro une du luxe et compte déjà une quarantaine de boutiques. Elle envisage d'en implanter une soixantaine d'ici 2013.

Enfin, Bernard Fornas parie sur le succès commercial de la vente en ligne. Après celle du Japon, Cartier a ouvert une « e-boutique » aux Etats-Unis en avril dernier. Et un site devrait voir le jour en France dans les mois qui viennent. « Nous prenons le temps d'offrir les services qualitatifs souhaités par nos clients » a déclaré le patron français.