Après 111 ans d'existence, Fiat va quitter « le monde des rêves » pour faire son entrée dans celui de « la réalité », a déclaré John Elkann en ouverture d'une assemblée générale des actionnaires historique. La scission du groupe en deux entités distinctes a été actée, marquant la fin d'une ère entamée sous le règne de Gianni Agnelli.

Depuis avril, le constructeur italien est dirigé par le petit-fils de « l'Avvocato », John Elkann. C'est lui qui va amorcer le virage historique du constructeur de Turin, désormais composé de deux branches. La première, dédiée à l'automobile, conserve la marque Fiat et regroupe les marques Lancia, Alfa Roméo, Ferrari et Maserati, plus les fonderies Teksid, les composants, la robotique et les moteurs de Powers.

La seconde branche, Fiat Industriale, chapeaute, les camions agricoles, les véhicules commerciaux d'Iveco et les machines agricoles de Case New Holland. Selon les Echos, les deux branches sont valorisées à respectivement 9 et 7 milliards d'euros.

Outre l'approbation du nouveau visage du groupe, John Elkann a également fait adopter un dispositif anti-OPA visant à protéger les intérêts de la famille fondatrice de Fiat. Celle-ci détient (via la holding Exor) une participation de 30,4% au capital du constructeur, ce qui lui confère une minorité de blocage. Désormais, le conseil d'administration de Fiat pourra s'opposer à une OPA hostile sans avoir à consulter les autres actionnaires.

Le futur aux côtés de Chrysler
L'autre arme de Fiat pour conserver son indépendance sera sa taille, amenée à grandir avec une montée rampante au capital de Chrysler. Le groupe de Turin détiendra 25% du capital du constructeur américain d'ici la fin de l'année, puis 35% en 2011. À terme, Fiat pourrait prendre le contrôle de Chrysler quand ce dernier aura remboursé le Trésor américain (Lefigaro.fr, 17/09). Fiat espère réintroduire Chrysler en Bourse en 2011.