Selon John Elkann, alors que la sortie de crise se profile, les industriels doivent dorénavant se tourner vers l'avenir. Et cet avenir a une couleur : le vert.

Le patron de Fiat ne jure que par l'environnement, les yeux tournés vers Chengzen, capitale des technologies vertes d'une nouvelle Chine conquérante. Et l'homme de s'avouer impressionné par le nombre de brevets déposés par les Chinois dans l'environnement.

Mais pas question pour Fiat de se lancer tous azimuts dans un écologisme à tous crins. Le moteur électrique ne semble pas faire vrombir de plaisir le descendant du clan Agnelli. D'autant, rappelle-t-il, que l'électricité peut être produite à partir de charbon, ce qui dégrade drastiquement le bilan carbone de ces véhicules dits "propres".

En revanche, Elkann est très satisfait des résultats obtenus par Fiat sur les moteurs à combustion et les véhicules légers.

L'environnement, donc, mais avec quels financements ?
John Elkann a bien une idée en tête : les Etats doivent donner "l'impulsion" nécessaire aux investissements verts. Las ! La crise financière est passée sur les finances publiques comme Attila sur l'Europe. Conscient du problème, Elkann est par ailleurs impressionné par la rigueur avec laquelle le gouvernement de Berlusconi a géré les deniers de l'État durant la crise.

L'industrie automobile européenne frémit devant une année 2010 qui pourrait s'avérer comme l'une des pires de son histoire. La fin des primes à la casse, un peu partout sur le continent, laisse les constructeurs démunis et sans bouclier contre l'effet retard de la crise financière.

D'autant que la Chine – et ses nouveaux puissants constructeurs – s'affirme comme un acteur majeur de la nouvelle donne automobile. À ce sombre bilan s'ajoute la surcapacité chronique dont souffrirait l'automobile européenne. Une seule solution pour les champions du continent : la mutualisation des coûts de production, à l'instar de ce que tente de réaliser Fiat avec Chrysler.

Enfin, sur la question de l'entrée en bourse de la branche automobile de son groupe, Elkann entretient le suspens. La question sera abordée lors de la présentation du plan stratégique quinquennal, le 21 avril, lâche t-il.